Le ministre de la justice Abdellatif Ouahbi a décidé de poursuivre en justice le journal « Al Youm24 » pour diffamation suite à un article qui traite d’une polémique entre les experts judicaires et le ministre autour d’une affaire d’évaluation immobilière qui secoue la petite ville de Sidi Bennour.
Le directeur de publication du journal « Al Youm24 » Abdlehak Belachgar a, en effet, été entendu, vendredi matin, par la police judicaire à Rabat au sujet d’une plainte déposée par le ministre, avec l’accord du Chef du gouvernement. La plainte estime que Abdellatif Ouahbi a été traité de « menteur » et que l’article en question comprend « des faits inexacts ».
Dans son article, publié le 6 juin dernier, « Al Youm 24 » avait titré: « La vérité sur le mensonge du ministre de la Justice au sujet d’une expertise immobilière évaluée à 200 millions de centimes ». Un contenu qui comporte « une insulte et une diffamation», d’après le ministre.
Selon les informations du journal « Al Youm 24 » les protagonistes de cette affaire compliquée sont: la banque BMCE, un propriétaire privée et 7 experts qui se sont succédés, durant plusieurs années, pour évaluer le prix exact du mètre carré d’un immeuble à Sidi Bennour.
Lors d’une intervention au Parlement, Abdellatif Ouahbi avait critiqué le manque de sérieux et de crédibilité des expertises judiciaires en général. Il avait cité l’exemple d’une « fausse » évaluation de l’immeuble de Sid Bennour où la valeur du mètre carré a été fixée à 200 millions de centimes, un chiffre qui dépasse, selon lui, « les prix des métropoles les plus onéreuses au monde comme Manhattan ou Tokyo ».
De leur coté, certains experts avaient déclaraient que le ministre aurait été induit en erreur, en s’interrogent : « s’agit il d’une exagération du ministre ou d’une falsification de la vérité ?».
Le directeur de publication du journal « Al Youm24 » a déclaré que son audition par la police judicaire s’est déroulée, aujourd’hui, « dans une atmosphère professionnelle et respectueuse ». Il a, ainsi, tenu à nier les accusations portées contre lui, estimant qu’il avait exercé son travail de journaliste en clarifiant des déclarations que le ministre de la justice avait faites au parlement.