Un bond de +55% des sociétés immobilières à la Bourse de Casablanca

05 juin 2023 - 11:05

Les sociétés immobilières à la bourse de Casablanca ont réalisé un bond important au cours du dernier mois, dépassant parfois les +55%. Ceci particulièrement grâce à la société Résidence Dar Saada et la société Addoha, qui avaient auparavant chuté à un niveau record incompréhensible.

Ainsi, l’action de la société Dar Saada avait baissé à 9,87 dirhams au mois d’avril, avant de réaliser une remontada spectaculaire, presque en ligne droite, jusqu’à 15,25 Dh le 31 mai, réalisant une performance de +55%.
Ce bond intervient dans le cadre de la hausse du chiffre d’affaires du premier trimestre des deux sociétés, de l’anticipation de certains acteurs de la faible probabilité du relèvement des taux d’intérêt par Bank Al-Maghrib, ainsi que l’anticipation du soutien promis par le gouvernement au secteur qu’il pourrait éventuellement inscrire dans sa prochaine loi des finances.
Cette forte hausse a été favorisée par l’achat de quantités importantes par les investisseurs dernièrement, ce qui a entraîné une hausse du titre en quasi ligne droite tout au long de cette période.

Par ailleurs, la baisse démesurée de ces actions avait également contribué à ouvrir l’appétit des investisseuses acheteurs, par des niveaux de valorisation très basse, s’apparentant à une période de soldes. En effet, ces titres se négociaient au dessous des fondamentaux pessimistes, bradé à presque 10% de la valeur nominale, Actif Net, Price to Book (P/B) ou fond propre.

Hors, le discours des dirigeants de ses sociétés à la publication des résultats annuels, il y a 2 mois, n’avait rien d’alarmant. Le management de ces derniers ne cessent de rassurer dans leurs communications financières. Au contraire, ses 3 sociétés continuent même d’afficher un résultat d’exploitation positif, même dans une conjoncture économique particulièrement morose.

Cependant, le développement futur du cours de ces entreprises dépend du retour de l’intérêt des gros investisseurs institutionnels. Un intérêt qui les pousserait à des niveaux très importants dans le futur.
Les grands investisseurs étrangers sont également susceptibles d’être attirés par le niveau de valorisation très bas de ces entreprises. Leur entrée en tant qu’acheteur de masse pourrait pousser leur valorisation à des niveaux astronomiques par simple effet d’annonce.
A noter également que ces sociétés, ont entamé depuis quelques années un développement important sur le marché africain. Certaines d’entre elles vont bientôt voir leur chiffre d’affaires en Afrique dépasser celui au Maroc. Un autre facteur de résilience et de diversification des risques et des revenus qui éloigne toute perspective du scénario catastrophe.

En ce qui concerne le soutien du gouvernement au secteur, s’il est peu probable que le gouvernement apporte une aide directe au secteur, notamment en termes de financement, comme c’est le cas dans d’autres pays, Il reste, cependant, possible que le qu’il annonce des mesures encourageantes dans la prochaine loi de finances, et ce dans la ligne de ses promesses. Il est à rappeler que les mesures fiscales prises par le précédent gouvernement en faveur du secteur au début de sortie de la crise COVID, telle que l’exonération des droits d’enregistrement, avaient donné un effet de boost tangible et une bonne vitalité au secteur.

Certains observateurs estiment, toutefois, que le retard des nouvelles mesures promises pour stimuler la demande, induit un manque de visibilité chez les opérateurs et donne un effet inverse en mettant certains investisseurs psychologiquement en mode veille jusqu’à l’émission effective du nouveau mécanisme incitatif de boost, préparé par le gouvernement, qui devient de plus en plus urgent.

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