Le premier conseil de gouvernement programmé, aujourd’hui, après les vacances, est l’un des signaux de l’approche de la rentrée politique avant le grand moment de l’ouverture du parlement. En attendant, l’ordre du jour du de ce Conseil aurait discuté, selon certains médias, un dossier chaud, celui des carburants dont les prix ont connu des hausses significatives durant le mois d’aout.
Dans le communiqué officiel annonçant la rentrée des vacances, le chef du gouvernement ne fait aucune mention du dossier des carburants. Il a préféré mettre en avant la présentation d’un projet de loi relatif au Code de la procédure civile. Certains médias ont, cependant, révélé que le gouvernement discutera des aides financières qui seraient accordées aux professionnels de transport, les premiers touchés par les récentes augmentations.
S’agit il d’informations sures ? en tout cas, avec un baril de pétrole à 85 dollars, et une inflation qui frôle les 6%, l’impact sur le pouvoir d’achat est évident et l’inquiétude sociale et syndicale se fait ressentir.
L’exécutif est attendu au tournant et les projecteurs sont braqués sur les mesures prévues par le projet de loi des finances 2024 (PLF) pour faire face à cette situation.
L’opposition, notamment celle du PJD et du PPS, ne cesse de critiquer les effets de l’inflation et appellent à l’intervention du Conseil de la concurrence. Ce denier avait accusé certaines sociétés pétrolières de pratiques anticoncurrentielles et leur a accordé un délai de deux mois pour se défendre au risque de subir des sanctions financières.
En cette rentrée, le gouvernement est également attendu sur le front du dialogue social avec des négociations prévues entre les syndicats et le ministre Chakib Benmoussa pour finaliser le nouveau statut des enseignants qui réclament, notamment, une amélioration de leur situation matérielle.
Quel est le budget qui sera consacré à cette catégorie de fonctionnaires ? sera-t-il de la même importance que celui qui pourrait être accordé aux professionnels de transports ..?
Dans l’une des rares sorties médiatiques d’un gouvernement avare en communication, la ministre de l’Economie Nadia Fettah Alaoui avait, récemment, parlé d’un contexte de crise et souligné l’importance du rôle attendu du secteur privée appelant les patrons à être « plus entreprenant ».
Pour rappel, la lettre de cadrage du PLF 2024 avait insisté sur la gestion rigoureuse des finances publiques et sur la nécessité d’une réduction drastique des dépenses de l’administration.
Le credo libéral est ainsi clairement affiché. Le gouvernement mise davantage sur la croissance économique et la dynamique du marché pour combler les déficits sociaux et budgétaire. Il privilégie l’approche sectorielle à celle des aides directes aux populations démunies. A cet égard, les aides avancées jusqu’à présent aux professionnels de transports ont atteint environ 5 milliards de Dh.
Le PLF table sur un taux de croissance de 3.4 % en 2024, alors que les estimations du FMI pour la croissance attendue en 2023 sont de l’ordre de 3%. Le nouveau modèle de développement avait, quant à lui, fixé l’objectif de 6% pour marquer un saut qualitatif dans la voix du développement et faire du Maroc l’un des pays émergents.