Les derniers chiffres du chômage au Maroc et dans la région MENA restent encore élevés et inquiétants. Selon le gouverneur de la Banque du Maroc, Abdellatif Jouahri, « Environ un tiers des 15-24 ans sont au chômage, sans scolarité et ne suivent aucune formation » ce qui représente le double de la moyenne mondiale.
Lors de sa participation, vendredi, à la conférence annuelle du Réseau régional de recherches des banques centrales du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, il s’est étonné que les jeunes diplômés de nombreux pays soient « ceux qui souffrent le plus du chômage, généralement sur le long terme ».
Il a, par ailleurs, souligné la faible participation des femmes dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, avec un taux d’activité d’environ 20%, ce qui est bien inférieur au taux mondial d’environ 50%.
Il a estimé qu’avec les changements de paradigme et les transformations profondes nées des crises successifs des dernières années, la compréhension de l’évolution des marchés du travail est devenue plus difficile, ce qui rend la formulation des politiques publiques plus complexe.
Il a appelé les pouvoirs publics à s’inspirer des bons résultats de la recherche, afin de mieux répondre aux attentes de la population en matière d’offre d’opportunités de travail décent pour les jeunes et les femmes.
Pour Abdellatif Jouahri, l’emploi reste fondamentalement lié à la dynamique économique, et sa progression passe avant tout par des politiques publiques ciblant l’investissement et la croissance.
La conception et la mise en œuvre de politiques d’emploi efficaces reste, en revanche, un processus complexe qui nécessite une compréhension approfondie de la dynamique du marché et de son interconnexion avec les différents secteurs économiques, a-t-il conclu.