Comment la langue structure notre façon de penser

01 novembre 2023 - 08:43

Par Jacques Ould Aoudia

Le Centre de linguistique appliquée de Dakar (CLAD), un centre de recherche linguistique, associé à l’université Cheikh-Anta-Diop a réalisé une étude en interrogeant des élèves sénégalais sur ce qu’ils voulaient faire plus tard.

Une première fois, on leur a posé la question en français. Les réponses étaient: médecin, ingénieur, avocat…

Plusieurs mois plus tard, la question identique a été posée en Wolof (la langue nationale des sénégalais ??) aux mêmes élèves, et les réponses étaient: agriculteur, éleveur, forgeron…

Un bel exemple de l’influence majeure de la langue sur notre pensée. Avec, ici, la transposition de la hiérarchie sociale/coloniale entre les langues et les métiers.

Une association d’idée entre Dakar et Rabat

Je rapproche cette histoire du graffiti vu sur un mur de Rabat au Maroc en 2018. « Love is not a crime » a-t-il été tagué !

Comment la langue structure notre façon de penser. Graffiti à Rabat

De multiples interprétation viennent à l’esprit.

Ecrire cela en anglais peut être la manifestation d’une double distanciation, par pudeur. Par rapport à l’arabe, la langue commune de la population marocaine. Mais aussi par rapport au français que les couches urbaines instruites connaissent assez largement !

Mais elle peut aussi porter sur la volonté de n’être compris que par une partie des élites.

Jacques Ould Aoudia, Économiste, et Vice président de l’association franco- marocaine « Migrations et développement ».

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