Bank Al-Maghrib: taux directeur inchangé à 3% pour maîtriser l'inflation

19 décembre 2023 - 18:43

Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), réuni mardi à Rabat, a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 3%.

« Le Conseil a jugé que le niveau actuel de 3% du taux directeur reste approprié et favorise le retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix« , indique BAM dans un communiqué publié à l’issue de la dernière réunion trimestrielle de son Conseil au titre de l’année 2023.

S’agissant de l’inflation domestique, le Conseil a noté un ralentissement sensible qui devrait se poursuivre à moyen terme. En effet, depuis le pic de 10,1% atteint en février dernier, l’inflation a décéléré progressivement pour revenir à 4,3% en octobre et terminerait l’année avec une moyenne de 6,1% contre 6,6% en 2022.

Tenant compte de la dissipation prévue des pressions inflationnistes d’origine externe, des effets directs des mesures fiscales de la loi de finances 2024 et du processus de décompensation graduelle prévu par la programmation budgétaire triennale 2024-2026, et sous l’hypothèse d’une quasi-stabilité des prix des produits alimentaires à prix volatiles, l’inflation devrait enregistrer une nette baisse pour se situer autour de 2,4% en 2024 et en 2025.

Au volet de la croissance, BAM relève qu’après un taux de 1,3% enregistré en 2022, elle devrait s’établir à 2,7% cette année et s’améliorer graduellement à 3,2% en 2024 puis à 3,4% en 2025.

« Tenant compte d’une production céréalière de 55,1 millions de quintaux au titre de la campagne précédente, la valeur ajoutée agricole devrait s’améliorer de 5% en 2023. Elle augmenterait ensuite de 5,9% en 2024 et de 2% en 2025, sous l’hypothèse de productions céréalières moyennes de 70 millions de quintaux et de la poursuite de la performance tendancielle des autres cultures.

Pour les activités non agricoles, le rythme d’accroissement de leur valeur ajoutée devrait ressortir à 2,5% cette année, à 2,7% en 2024 avant de s’accélérer à 3,7% en 2025, tiré par la reprise prévue dans les secteurs de l’industrie et du BTP.

Sur le plan des comptes extérieurs, après la forte dynamique des deux dernières années, les échanges de biens devraient accuser une légère baisse en 2023 avant de reprendre leur hausse.

Elles augmenteraient ensuite à un rythme autour de 7% annuellement, portées essentiellement par les ventes du secteur automobile qui atteindraient 190 milliards de dirhams (MMDH) en 2025, tandis que celles de phosphate et dérivés connaitraient un léger redressement pour se situer à 72,2 milliards la même année.

Pour leur part, les recettes voyages poursuivraient leur amélioration avec une progression de 13,2% en 2023 à 106 MMDH, une quasi-stabilité en 2024 et une augmentation de 6,5% en 2025 à 112,4 MMDH et ce, à la faveur de l’accélération prévue de l’activité économique dans la zone euro, principal marché émetteur vers le Maroc.

S’agissant des transferts des MRE, ils devraient s’établir à 112,8 MMDH en 2023, contre 110,7 milliards en 2022, et atteindre 120 milliards en 2025.

Dans ces conditions, le déficit du compte courant ressortirait en allégement à 1,6% du PIB cette année et se creuserait à 2,5% en 2024 puis à 3,8% en 2025.

Concernant les recettes des investissements directs étrangers (IDE), elles connaitraient une baisse en 2023 pour avoisiner l’équivalent de 2,3% du PIB, avant de retrouver leur niveau tendanciel de 3% au cours des deux prochaines années.

Pour sa part, le besoin de liquidité des banques continuerait de se creuser pour s’établir à 92,6 MMDH à fin 2023 et atteindre 137,7 milliards en 2025, tiré par la progression de la monnaie fiduciaire.

Sur le volet des finances publiques, le déficit budgétaire devrait se situer, selon les projections macroéconomiques de BAM, à 4,8% du PIB en 2023, à 4,5% en 2024 et à 3,9% en 2025.

 

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