A cause de la sécheresse, un certain nombre de villes seraient sur le point de subir des coupures d’eau potable si les pluies continuent à se faire rares au Maroc. Les ressources en eau des barrages sont de plus en plus insuffisantes pour répondre aux besoins. La situation est « dramatique » selon les propres mots des autorités gouvernementales.
« Nous sommes dans une phase critique après trois années de sécheresse successives », avait indiqué, récemment, le ministre de l’Equipement et de l’Eau Nizar Baraka, précisant que les précipitations durant les trois derniers mois n’ont pas dépassé la moyenne de 21mm, soit une régression de 67 % par rapport au volume des précipitations durant la même période d’une année.
A cet égard, le ministre a fait savoir que les entrées d’eau aux barrages ont considérablement diminué, notamment au Loukous (la moyenne annuelle est de 282 millions m3, contre 23 millions m3 cette année), à Moulouya (311 millions m3 l’année dernière, contre 121 millions m3 pour l’année en cours), Sebou (758 millions m3, contre 90 millions m3 cette année), Bouregreg (147 millions m3, contre 14 millions m3 cette année), Oum Rabia (694 millions m3, contre 195 millions m3), et Tensift (890 millions m3, contre 141 millions m3).
Cette situation, a-t-il expliqué, a affecté le taux de remplissage des barrages, qui ne dépasse pas actuellement 23,5 %, contre 31 % à la même période de l’année dernière, soit un recul de 7 %.
On ne connait pas encore la liste officielle des villes qui seront concernées par les coupures d’eau potable à venir mais certaines régions du Maroc connaissent depuis longtemps déjà ce genre de restriction.
Les mesures prises par le gouvernement pour limiter l’impact de cette situation a consisté, notamment, à lancer une connexion d’eau entre Sebou et Bouregrag ainsi qu’à l’accélération du rythme de réalisation des projets relatifs aux stations de dessalement de l’eau de mer.
12 usines existent déjà avec une capacité de 179 millions de m3 par an avait annoncé Nizar Baraka. Les travaux pour la construction d’une nouvelle usine à Casablanca, la plus grande d’Afrique, démarreront en 2024 pour une exploitation prévue en 2027….
Les mesures gouvernementales comprennent également la poursuite de l’opération de fermeture des puits illégaux, la réduction de la pression et le recours à « des coupures d’eau si nécessaire, qui seront opérées au niveau local, en fonction de l’évolution de la situation au niveau de chaque commune ou ville », relevant que les comités régionaux prendront toutes les mesures nécessaires pour garantir la rationalisation de la demande en eau et la bonne utilisation des ressources disponibles.
L’impact de la sécheresse est, par ailleurs, grandissant sur l’agriculture. La Fédération Interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation de Fruits et Légumes (FIFEL) a récemment lancé un appel à l’aide du gouvernement à ce secteur notamment pour la production des tomates dont les prix flambent aujourd’hui.