La hausse rapide de la masse monétaire au Maroc, cause l’ inquiétude quant à ses répercussions sur l’économie nationale selon Bank Al-Maghrib.
En effet, le cash en circulation a franchi la barre des 400 milliards de dirhams aujourd’hui, contre 270 milliards de dirhams en février 2020.
Cependant, cette évolution confronte l’économie nationale à d’énormes défis, notamment en ce qui concerne les risques élevés de blanchiment d’argent et de fraude, de même que la prédominance croissante de l’économie informelle.
En effet, la masse monétaire a enregistré, selon les dernières statistiques publiées par Bank Al Maghrib (BAM), un taux de croissance annuel de 4,3 % en mai 2024, en raison notamment d’une accélération de la croissance de la monnaie fiduciaire à 10,2 %, contre 8,5 % le mois précédent.
Autres facteurs à l’origine de cette tendance, selon la BAM, est la baisse des dépôts à terme de 6,8 % à 4,5 %, ainsi qu’un ralentissement de la hausse des dépôts à vue de 7,9 % à 6,9 %, sans oublier une nouvelle baisse de la détention de parts d’OPCVM monétaires, de 12,5 % à 18,5 %.
Ce constat a poussé le wali de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri, a tiré la sonnette d’alarme, en assurant que la masse monétaire en circulation au Maroc a franchi l’un des seuils les plus élevés au monde, s’établissant à environ 30 % du PIB.
En plus, le Wali de Bank Al-Maghrib affirme que le cash constitue le principal canal de financement du blanchiment d’argent et du terrorisme, grâce à son absence de traçabilité et à son caractère anonyme.
Pour essayer de diminuer la circulation du cash au Maroc, M Jouahri met en avant le lancement de la future monnaie numérique, l’e-Dirham, qui devrait permettre de limiter la circulation de l’argent liquide, en admettant toutefois que cela reste limité à cause de l’éducation marocaine qui privilégie le cash, et de la prédominance du secteur informel dans l’économie.
Ainsi, environ 70% de la monnaie fiduciaire existante n’est pas circulée tandis que l’inventaire des billets en circulation montre que les 200 dirhams comptent pour plus de 70% de la monnaie fiduciaire existante aujourd’hui, alors qu’ils ne comptaient que pour 47% à 50% au début du siècle dernier.
Pour y faire face, les experts préconisent de soutenir l’inclusion financière, à travers plusieurs pistes notamment celle du mobile Banking à travers la diminution du coût pour les clients afin d’augmenter le portefeuilles clients qui se situe actuellement entre les 8 à 9 millions, avec des transactions de l’ordre de 2 milliards de dirhams, en raison des inquiétudes de beaucoup d’acteurs du secteur informel quant au contrôle fiscal.