Transferts des migrants : vers une interconnexion des systèmes de paiement

12 septembre 2024 - 16:01

Le Directeur général de Bank Al-Maghrib, Abderrahim Bouazza, a plaidé mercredi pour l’interconnexion des systèmes de paiement africains avec les plateformes de règlement des pays d’accueil des migrants, afin qu’ils soient orientés vers l’investissement productif.

« Cette interconnexion s’avère essentielle pour réduire les délais, les coûts et la sécurité des transferts », a souligné Bouazza lors d’un panel initié par la Mission permanente du Maroc auprès de l’ONU à Genève, dans le cadre du Forum public de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Il a relevé que l’adoption dans de nombreux pays des systèmes de paiement instantané, basés sur des solutions alternatives à l’argent liquide et à faibles coûts, a ouvert la voie à une concurrence accrue dans le marché des transferts.

Il a précisé que les Banques centrales africaines sont en train d’unir leurs efforts pour intégrer leurs systèmes de paiement au système continental PAPSS « Pan African Payment and Settlement System ». L’ambition première est de soutenir le commerce dans le cadre de la Zone de libre-échange africaine (ZLECAF), a-t-il indiqué, notant que le système PAPSS permet le règlement instantané en devises locales en fonctionnant 24h/24 et 7j/7.

Selon Bouazza, Bank Al-Maghrib a mis en place en 2023 le système de paiement instantané et est en phase de mettre à niveau son système de règlement en temps réel, dans l’objectif de réunir les conditions requises pour qu’il soit interopérable avec des plateformes régionales.

Il a dans ce contexte fait observer qu’en dépit de leur amélioration globale, les transferts des migrants en Afrique continuent à faire face à des défis nécessitant une mobilisation plus importante des parties prenantes, dont les institutions de l’ONU, les gouvernements et les Banques centrales.

Au Maroc, a-t-il noté, l’amélioration des transferts des Marocains résidant à l’étranger bénéficie d’un écosystème de transferts de plus en plus compétitif.

Il a d’autre part mis l’accent sur l’optimisation des flux financiers des migrants pour que le potentiel de leur utilisation puisse avoir un impact plus important sur le développement des pays du continent. « Des enquêtes ont montré que les migrants seraient enclins à augmenter leurs transferts quand les conditions économiques dans leur pays d’origine sont favorables », a-t-il soutenu.

On ne dispose pas de chiffre officiels sur la valeur des flux et des transferts financiers des migrants africains établis au Maroc.

En 2023, la Banque Mondiale a annoncé que les transferts d’argent par les migrants vers leurs pays d’origine à revenu faible et intermédiaire à travers le Monde, a atteint environ 670 milliard de dollars

Partager l'article
-->