banques marocaines: acteur principal du développement financier en Afrique

09 décembre 2024 - 11:34

Les banques marocaines ont contribué au développement rapide des services financiers en Afrique de l’Ouest durant ces dernières années, a affirmé le directeur régional du groupe des institutions financières de l’IFC (International Finance Corporation – Société financière internationale) en Afrique, Aliou Maiga.

“Les banques marocaines apportent des pratiques, des produits et des technologies bancaires à leurs filiales sub-sahariennes (…) Leur présence permet d’améliorer l’accès au crédit, d’élargir l’accès au financement du commerce et aux solutions de paiement transnationales, et d’appliquer des solutions innovantes développées pour le marché marocain dans cette région”, a dit M. Maiga dans un entretien à la MAP, à l’occasion de l’Africa Financial Summit (AFIS) qui se tient les 09 et 10 décembre à Casablanca.

Ces banques, qui ont profité du retrait de plusieurs groupes bancaires internationaux de la région pour acquérir leurs filiales afin de se positionner sur le marché, détiennent des parts de marché de 20% à 30% actuellement dans des pays africains comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Nigéria et le Sénégal, a-t-il précisé.

Toutefois, a relevé Maiga, les banques marocaines se heurtent aux mêmes difficultés macroéconomiques que les autres institutions financières de la région, citant la fragilité de certaines économies et la concentration des portefeuilles bancaires dans certains secteurs, conjuguées à des exigences réglementaires plus strictes et à l’apparition de nouveaux acteurs bancaires.

Et de soutenir : “Sur le plan réglementaire, nous avons noté une plus grande coordination entre les organismes de réglementation en Afrique. Par exemple, Bank Al-Maghrib et la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) collaborent régulièrement dans le domaine de la supervision bancaire”.

Par ailleurs, M. Maiga a fait savoir que IFC entend jouer un rôle important dans la facilitation de la coopération financière Sud-Sud. “A ce titre, nous soutenons les acteurs financiers africains dans leur expansion sur le continent pour promouvoir une plus grande inclusion financière et pour mobiliser des capitaux privés au profit des priorités de développement”.

Selon lui, ce soutien pourrait consister à fournir des mécanismes de partage des risques aux banques marocaines désireuses d’accroître l’accès des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) ou des petits exploitants agricoles au financement sur des marchés difficiles.

“L’année dernière, par exemple, IFC a engagé près de 150 millions de dollars sous forme de prêts au profit de sept filiales de Bank of Africa (BOA) au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Niger, au Sénégal et au Togo, afin d’élargir l’accès au financement d’environ 5.000 petites et moyennes entreprises de la région, dont des entreprises dirigées par les femmes”, a-t-il noté.

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