Une initiative sur “La transition juste en Afrique: les compétences vertes, le changement de comportement et le dialogue social”, a été lancée hier samedi à Charm el-Cheikh, par l’Organisation internationale des employeurs (OIE), en partenariat avec plusieurs parties, dont la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’Environnement et la Confédération générale des entreprise du Maroc (CGEM).
Lancée en marge de la COP 27, en présence notamment de Mme Nouzha Alaoui, Secrétaire générale de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’Environnement et de Chakib Alj, président de la CGEM, l’initiative vise le renforcement de la conscience autour de l’importance de doter les employés de compétences adéquates et renforcer les capacités d’adaptation aux répercussions des changements climatiques, dont la perte d’emploi.
La cérémonie de lancement a également été marquée par la présence du Secrétaire général de l’OIE, Roberto Suarez Santos, et le vice-président de l’Union égyptienne des Industries, Tarek Tawfik.
Chakib Alj a rappelé que l’Afrique est le continent qui contribue le moins aux émissions de gaz mais reste le plus touché par les effets de ce phénomène, soulignant que les changements climatiques entravent les efforts de développement en Afrique, en particulier en ce qui concerne la mise en œuvre des objectifs de l’Agenda 2063.
Concernant les répercussions des changements climatiques sur les principaux secteurs économiques, et sur la sécurité alimentaire, il a relevé que ces effets causent des beaucoup plus de pauvreté et accentuent les disparités sociales,
Le Maroc, souffre des effets de ces répercussions, avec une vague de sécheresse aiguë, qui a réduit la part d’eau par habitant, affirme le président de la CGEM, notant que la pérennité de cette situation conduira à la baisse du PIB de 6,5% à l’horizon 2050.
Une transition globale et juste vers des économies à faibles émissions est une nécessité dans les conditions actuelles, a-t-il soutenu, indiquant que la plupart des engagements des pays africains en matière climatique ont été plus forts que la moyenne mondiale, ce qui reflète l’engagement du continent vis-à-vis des questions climatiques.
M. Alj a assuré que le Maroc s’est engagé à baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 45,5% à l’horizon 2030, avec des investissements d’ environ 40 milliards de dollars, indiquant que le Royaume aura besoin du double de ce financement pour aller vers un mécanisme de flexibilité et une économie à faible émission.
En plus, le président de la CGEM a mis l’accent sur la nécessité de relever certains défis, comme l’écart technologique qui continue de se creuser entre de nombreux pays africains d’une part, et les pays du Nord de l’autre part, ce qui complique l’adoption de solutions innovantes, notant qu’une coopération et un dialogue étroits et effectifs entre les secteurs public et privé, ainsi qu’avec les partenaires sociaux, sont nécessaire pour soutenir la transition juste.
En effet, un rapport de l’Agence internationale de l’Energie indique que l’Afrique est l’une des régions du monde les plus affectées des changements climatiques, précisant qu’elle ne présente que moins de 6% de la consommation énergétique mondiale, tandis que sa contribution en émissions se limite à 2% seulement.
Par ailleurs, l’Afrique subsaharienne devait enregistrer la croissance la plus importante en termes d’empois d’énergie, qui passeront de 2 millions en 2020 à 12 millions en 2050.
L’Initiative lancée a insisté sur l’importance du renforcement de la coopération et des partenariats pour garantir à l’Afrique les conditions optimales pour une transition énergétique rapide et juste, tout en tenant compte des besoins du continent, ainsi que ses conditions sociales et économiques.
En effet, des domaines tels que la performance énergétique, les véhicules électriques, les énergies renouvelables et les industries connectées permettront de créer de nombreux emplois en Afrique et soutiendront particulièrement le rôle des femmes dans la conduite du changement et l’amélioration de l’égalité des genres.
L’Initiative a également insisté sur l’importance de la modernisation permanente des approches fonctionnelles par les sociétés, ainsi que la conjugaison des compétences et capacités aux besoins du marché de l’emploi.