Après des semaines d’hésitations et plusieurs rounds de négociations et de tractations, le projet de loi de finance de 2025 a été présenté, lundi devant le parlement, par le premier ministre François Bayrou. Le mercredi, ce sera le tour du budget de la sécurité sociale
Faute de majorité, Bayrou a décidé d’utiliser l’article controversé 49/3, de la Constitution, qui permet au gouvernement de faire passer des lois sans vote.
En optant pour cette voie, le premier ministre signifie qu’il n’a pas pu assurer l’adhésion de deux composantes essentielles de l’échiquier politique : le parti socialiste (PS) et le parti d’extrême droite, le Rassemblement nationale (RN) qui disposent de voix décisives au Parlement. Les socialistes sont divisés sur ce sujet. Ils disent ne pas vouloir voter contre le budget général pour ne pas bloquer le pays, mais ils ne semblent pas être sur la même longueur d’onde que l’actuel majorité à Matignon. Ils lui donneront, probablement, un soutien temporaire.
Le RN, a, pour sa part réuni sa direction lundi pour trancher et il semble se diriger vers un vote favorable au budget de Bayrou.
Le RN et le PS exigent des budgets avec davantage de dépenses sociales et moins d’impôts afin de renforcer le pouvoir d’achat des français.
Un autre parti de l’opposition : la France Insoumise (LFI) a décidé, quant à lui, de provoquer la crise et de sanctionner le gouvernement à travers le dépôt d’une motion de censure jeudi prochain.
Si la motion est soutenue par les autres partis de l’opposition, Bayrou pourrait être contraint à la démission comme cela a été le cas pour son prédécesseur, Michel Barnier, il y quelques semaines, ce qui risque de prolonger le climat d’instabilité politique et économique en France.