L'Espagne a-t-elle informé l'Algérie de son intention d'aider le Maroc à importer du gaz ?

08 février 2022 - 13:09

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Alparis, s’est abstenu de commenter l’intention de son pays d’aider le Maroc à importer du gaz, après l’arrêt des approvisionnements algériens qui arrivaient au Maroc par le gazoduc « maghrébin-européen ».

L’agence Europe-Press a déclaré qu’Alparis n’a pas voulu entrer dans les détails de la décision du gouvernement d’aider le Maroc à sécuriser son approvisionnement énergétique, et a également évité de dire si son pays avait informé l’Algérie de son intention d’approvisionner le Maroc en gaz.

Jeudi dernier, l’Espagne a annoncé qu’elle aiderait le Maroc « à assurer sa sécurité dans le domaine de l’énergie », en lui permettant d’importer du gaz via le gazoduc Maghreb-Europe « GME », que l’Algérie utilisait avant  pour exporter du gaz vers l’Europe, et qu’elle a cessé d’utiliser à la fin d’octobre.

Le ministère espagnol de la Transformation environnementale a déclaré dans un communiqué : « Le Maroc a demandé un soutien pour assurer sa sécurité dans le domaine de l’énergie sur la base de nos relations commerciales, et l’Espagne a répondu positivement, comme elle l’aurait fait avec n’importe quel partenaire ou voisin ».

Elle a ajouté que « le Maroc pourra s’approvisionner en gaz naturel liquéfié sur les marchés internationaux, le livrer à une usine de reconversion dans la péninsule espagnole et utiliser le Gazoduc du Maghreb (GME) pour l’acheminer sur son territoire », sans donner de détails sur le calendrier de cet accord ou les quantités de gaz qui seront acheminées par cette ligne.

Cet accord entre Madrid et Rabat intervient après que l’Algérie a décidé fin octobre de ne pas renouveler le contrat relatif au gazoduc Maghreb-Europe, qu’elle utilisait pour exporter du gaz vers l’Espagne via le Maroc, et ceci après les fortes tensions diplomatiques entre les deux pays voisins.

La décision de l’Algérie de fermer le gazoduc a privé Rabat du gaz algérien, au moment où les experts confirment que les redevances de transit que le Maroc percevait auprès de l’Algérie sous forme de quantités de gaz à des prix préférentiels, assuraient 97% de ses besoins en cette substance vitale.

La décision de Madrid d’aider le Maroc à sécuriser ses besoins en gaz est une initiative du pays européen envers son voisin, à un moment où les relations entre les deux pays sont tendues depuis avril dernier, lorsque l’Espagne a reçu le chef du Front Polisario pour des soins médicaux sur son sol.

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