Qui est le nouveau chef de gouvernement choisi par la Chambre des représentants libyenne ?

11 février 2022 - 14:18

La Chambre des représentants libyenne, réunie à Tobrouk, a annoncé avoir choisi à l’unanimité l’ancien ministre de l’Intérieur, Fathi Bashagha, comme nouveau chef de gouvernement  pour succéder à Abdel Hamid Dabaiba, lors d’un vote controversé qui alimenterait le conflit pour le pouvoir en Libye.

Dans une déclaration à la  presse, le porte-parole du parlement, Abdullah Belhaq, a déclaré que la Chambre des représentants « a voté à l’unanimité pour accorder la confiance à M. Fathi Bashagha, en tant que chef du gouvernement ».

Bashagha, qui suscite actuellement la controverse dans la scène libyenne, est né dans la ville de Misurata en 1962 et est diplômé de l’université de l’armée de l’air avec le grade de lieutenant,  avant de  présenter sa démission en 1993 et il ​​a travaillé dans le secteur du commerce.

Après le déclenchement du soulèvement qui a renversé le pouvoir du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en 2011, un comité a été formé à l’époque, connu sous le nom de Comité judiciaire, qui a convoqué les officiers en service et démissionnaires pour former un comité militaire, dans lequel Bashagha est devenu membre du Conseil militaire de Misurata.

Pendant son passage au Conseil militaire, il a dirigé le département «Informations et coordonnées», puis est devenu porte-parole du Conseil militaire de Misurata. Il a rejoint le comité consultatif de la Commission de réconciliation nationale et a été membre du Conseil Misurata en 2012.

En plus, Bashagha a été élu au parlement de la ville de Misurata en 2014, mais il a décidé de boycotter le parlement avec un groupe de représentants de la ville pour des raisons politiques.

Il a été nommé à la présidence du Conseil de défense et de sécurité nationale du gouvernement d’union national libyen, qui a été établi sous la direction de Fayez al-Sraj sur la base de l’accord entre les parties libyennes, mais il a refusé le poste, ensuite il a participé en 2016 au Comité de dialogue politique de la Chambre des représentants.

En octobre 2018, Fayez Sarraj a rendu une décision nommant Bashagha ministre de l’Intérieur dans le gouvernement d’entente nationale, pour succéder au général de brigade Abdel Salam Ashour.

Quelques jours avant la date prévue pour la tenue des élections présidentielles dans le pays, en décembre dernier Bashagha  accompagné de l’autre candidat à la présidence, Ahmed Maitiq, est arrivé dans la ville de Benghazi, dans l’est de la Libye, et a rencontré le chef militaire Khalifa Haftar lors de leur première rencontre, qui a été considérée comme un événement en particulier en raison du fait que Bashagha était ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Fayez al-Sarraj lorsque la capitale, Tripoli, a été soumise à une forte campagne militaire par les forces du général Haftar en 2019, Bashagha a accusé les forces de Haftar à ce moment-là de se diriger vers la capitale, Tripoli, après avoir reçu le « feu vert pour détruire la capitale » d’un pays arabe.  En plus, Il a fait des déclarations dans lesquelles il a décrit Haftar comme un « criminel », et a exigé que la France « cesse de le soutenir.

Cependant, à son arrivée à Benghazi à la fin de l’année dernière, il a évoqué la nécessité de « briser la dernière barrière » pour le bien de l’avenir de la Libye. Exprimant sa joie de cette visite, qui confirme que « la Libye doit être unifiée et que la sécurité et la sûreté doivent revenir », ce qui nécessite la participation de tous les Libyens.

Outre un certain nombre de chefs de bataillon et de représentants, Bashagha bénéficie du soutien du chef du Parti démocrate, Muhammad Sawan, qui a fait défection du Parti islamique de la justice et de la construction, après avoir perdu sa présidence face à Imad al-Banani.

Avec sa nomination comme chef du gouvernement de la transition, il est censé conduire le pays aux élections d’ici 14 mois, selon la feuille de route annoncée par le parlement libyen il y a quelques jours. En acceptant cette nomination, il représente une autorité parallèle à l’autorité du gouvernement internationalement reconnu de Tripoli dirigé par Abdel Hamid al-Dabaiba, qui à son tour tient à son poste qu’il a dit ne céder qu’à un gouvernement élu.

Bashagha s’était rendu au Maroc en 2019, lors de sa rencontre avec l’ancien chef du gouvernement  Saad Dine El Otmani  et avait exprimé la volonté de son pays de bénéficier de l’expérience marocaine dans divers domaines, notamment en matière de  sécurité et de facilitation des conditions d’investissement.

 

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