Les résultats des élections législatives partielles de Rabat-Océan (surnommé jadis « circonscription de la mort »), organisée jeudi, ont montré l’ampleur de la baisse de confiance des citoyens dans le processus électoral.
Dans cette circonscription de 17.936 personnes inscrits sur les listes électorales, le nombre de citoyens ayant choisi de voter n’a pas dépassé 11.650, avec 1.963 bulletins nuls, soit seulement 9.687 de votes validés.
4 partis étaient en course pour reporter un siège qu’occupait depuis 2021, un député du RNI qui a été destitué l’année dernière par la Cour constitutionnelle à cause d’un chèque sans provision
C’est le candidat du Rassemblement National des Indépendants (RNI), l’avocat Saad Benmbarek qui a gagné jeudi. Il a eu besoin de 4 685 voix seulement pour gagner, alors que Yassine Tounarti, le candidat de l’Union socialiste (USFP, opposition) a obtenu 2 711 voix. Le candidat du Parti de la justice et du développement (PJD, opposition), Abdessamad Abou Zaheer est arrivé troisième avec 1.452 voix et le candidat de la Fédéral de gauche Farouk Mahdawi (opposition) est arrivé en dernière position avec 836 voix. Le taux de participation a été de l’ordre de 6,51%, l’un des plus bas de l’histoire des élections partielles.
Le candidat du RNI a visiblement eu le soutien des autres partis de la coalition gouvernementale, l’Istiqlal et le PAM, qui n’avaient pas présenté de candidats concurrents. Benbarek aurait également bénéficié des voix des élus locaux de certains partis de l’opposition, notamment le Mouvement populaire (MP) et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS). Pourtant, le vainqueur n’a remporté que 4 685 voix.
On peut également noter que dans les quartiers des classes moyennes et supérieures, le taux de participation a été très faible (environ 5%) notamment dans les quartiers de Hay Riyad, Hay Al Fath et Agdal, des quartiers où le PJD réalisait de bons résultats avant les élections de 2021. Le candidat du PJD a obtenu, cette fois-ci, son meilleur score dans les quartiers de Riyad et Al-Fath, mais avec un nombre de voix très faibles, ce qui montre que le parti a perdu la confiance de ses électeurs.
En revanche, ce sont des quartiers populaires comme Yaâcoub Al Mansour, et Akkari ainsi que des parties du quartier de la classe moyenne, Hassan, qui ont fait pencher la balance en faveur de Benbarak. EN effet, dans certains bureaux, on constate que le nombre de personnes inscrites a atteint environ 4 000, mais que le nombre d’électeurs ne dépasse pas 300, dont 200 ont voté pour le candidat du RNI.
Le Parti de la Fédération de gauche, arrivé en dernière position, n’a pas retenu l’attention des électeurs. Dans certains bureaux de vote des quartiers populaires, il n’a obtenu aucune voix, malgré son discours politique axé sur la défense des classes populaires et malgré les fortes rumeurs qui ont circulé sur des infractions à la loi et l’usage de l’argent.
Traduit par Mohamed Moustaid