Un jour décisif s’annonce, ce mardi, pour le projet de loi organique sur la grève. La commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants devrait voter, en principe, ce projet controversé, prévu depuis des décennies dans les Constitutions marocaines, sans avoir jamais été mis en œuvre.
« Un projet liberticide » aux yeux du Front national regroupant 18 syndicats et associations qui s’est constitué, récemment, pour le bloquer ou le réformer. Qui aura le dernier mot dans ce bras de fer historique ?
Confiant dans sa majorité, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, avait assuré la semaine dernière que ce projet sera approuvé, mardi, tout en soulignant, avec diplomatie, que la création du Front national pour défendre l’exercice du droit de grève est « une expression civilisée et une méthode efficace ».
Lundi, le ministre a semblé tempéré son propos indiquant que des concessions ont été faites aux syndicats et que les négociations ont conclu à « la nécessité d’apporter des modifications fondamentales »
Le gouvernement répondra, ainsi, à un certain nombre de revendications et modifications fondamentales, notamment « l’abrogation de la disposition interdisant la grève politique », « l’abrogation de la disposition interdisant la grève par alternance » et « la suppression de l’interdiction relative à la grève de solidarité », en plus d’autres dispositions relatives aussi à la protection de la liberté de travail et la suppression des peines pénales.
Est-ce suffisant pour faire passer le texte ?
La réponse pourrait figurer dans le détails des dizaines d’amendements (330 au total) qui ont été présentés par les partis et les syndicats, ce qui risque de tarder les discussions et compliquer les négociations.