Au départ prudentes, les chancelleries étrangères multiplient les démarches pour établir un contact avec le nouveau pouvoir en Syrie, une semaine après la chute de Bachar al-Assad.
En visite en Syrie, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a rencontré Abou Mouhammad al-Jolani, chef du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), à la tête de la coalition de groupes rebelles au pouvoir, a annoncé cette dernière sur sa chaîne Telegram. «Nous devons veiller à ce que la Syrie reçoive une aide humanitaire immédiate accrue pour la population et pour tous les réfugiés qui souhaitent rentrer», a déclaré plus tôt dans la journée l’envoyé onusien.
Plusieurs pays et organisations avaient salué la chute d’Assad, disant cependant attendre de voir comment les nouvelles autorités, musulmanes sunnites, allaient traiter les minorités du pays multiethnique et multiconfessionnel. HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, affirme avoir rompu avec le jihadisme mais reste classé «terroriste» par plusieurs capitales occidentales, dont Washington.
Entretemps, plusieurs ont annoncé avoir établi un contact avec elles. Après Washington samedi, le Royaume-Uni, par la voix de son chef de la diplomatie David Lammy, a annoncé dimanche avoir établi des «contacts diplomatiques» avec HTS.
De son côté, la France a annoncé l’envoi d’une mission diplomatique mardi 17 décembre à Damas pour «établir de premiers contacts» avec les nouvelles autorités. Le Qatar va de son côté rouvrir mardi son ambassade en Syrie, après l’arrivée dimanche dans le pays d’une délégation qui a rencontré les nouvelles autorités.
La Turquie, acteur majeur dans le conflit en Syrie et soutien des nouvelles autorités, avait déjà rouvert samedi son ambassade à Damas après plus de 12 ans de fermeture. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part annoncé vouloir fournir à titre humanitaire à la Syrie des céréales et d’autres produits agricoles.
Le nouveau Premier ministre chargé de la transition, Mohammad al-Bachir, a promis de «garantir les droits de tous», alors que les Syriens tentent de reprendre leur vie normale. Dimanche, une partie des élèves ont repris le chemin de l’école dans la capitale, où les universités ont également rouvert leurs portes. Commerces et entreprises ont aussi rouvert.