La conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union Africaine (UA) a adopté, mardi à Addis Abeba, deux décisions importantes qui confortent les positions du Maroc par rapport à la question de son intégrité territoriale.
Qu’il s’agisse des activités du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA ou bien du Rapport biennal du dit Conseil, relatif au maintien de la paix dans le continent, les leaders africains n’ont, ainsi, fait aucune référence à la question nationale.
Selon les observateurs, ces développements signifient que le dossier du Sahara relève, désormais, du ressort exclusif des Nations Unies et, par conséquent, n’est plus à l’ordre du jour de l’UA. Cela reflète, également, un large consensus africain autour de la nécessité de concentrer les efforts de l’organisation sur les problèmes réels, plutôt que sur des conflits artificiels.
La Conférence du CPS, dont la session de mars est présidée par le Maroc, a « encouragé les États membres à continuer de renforcer la protection des camps de réfugiés et de personnes déplacés internes », une allusion à la situation des marocains séquestrés en Algérie dans les camps de Tindouf.
Pour rappel, la décision 693 sur la question du Sahara marocain, adoptée par le Sommet de Nouakchott, en 2018, avait souligné la compétence exclusive de l’ONU sur ce dossier.
En recentrant le dialogue sur le développement et la stabilité régionale, l’Union Africaine et le Maroc cherchent, donc, à promouvoir une vision plus unie et progressive pour l’avenir de l’Afrique.
La décision portant sur les activités du CPS-UA, a, par ailleurs, repris les positions du Maroc, en rendant hommage au leadership du Roi Mohammed VI, qui s’est affirmé comme un pilier de stabilité en Afrique et un acteur clé pour promouvoir la paix et le développement du Continent.
La Conférence réaffirme, à cet égard, que « l’Accord de Skhirat de 2015, issu du processus de réconciliation entre les parties libyennes, sous les auspices de l’ONU, demeure une base crédible pour une solution politique durable à la crise libyenne, et se félicite des progrès significatifs accomplis dans la préparation du processus électoral en Libye lors de la réunion de la Commission mixte entre la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État, tenue à Bouznika (Maroc), en décembre 2024, qui a permis de résoudre les désaccords et de formuler les lois régissant les prochaines élections présidentielles et parlementaires en Libye » ;
S’agissant de l’initiative « faire taire les armes en Afrique », la décision du CPS-UA n’a pas manqué de faire mention de la Déclaration de Tanger. Elle a ainsi « encouragé les États membres à adopter des approches inclusives de type « l’ensemble du gouvernement – l’ensemble de la société », fondées sur le lien entre la paix, la sécurité et le développement, tel qu’indiqué dans la Déclaration de Tanger, et à faire régulièrement rapport à la Commission de l’UA sur leurs plans d’action et leurs activités visant à faire taire les armes, avec un accent mis sur les cinq dimensions de L’initiative AMUR (African Union Mediation and Reconciliation) de l’UA afin de promouvoir le partage d’expériences et d’enseignements »
Pour rappel, l’AMUR est un programme qui vise à renforcer les capacités de médiation et de réconciliation sur le continent africain. Elle s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Union Africaine pour promouvoir la paix, prévenir les conflits et résoudre les différends de manière pacifique. Cette initiative met l’accent sur la formation, le renforcement des institutions et la collaboration avec les parties prenantes locales pour instaurer une paix durable.