Le dossier du Sahara marocain refait surface dans le débat politique espagnol, cette fois par la porte d’une proposition de loi controversée sur l’octroi de la nationalité espagnole aux Sahraouis nés pendant la période coloniale. Portée par le parti Sumar et soutenue par des formations séparatistes catalanes et basques (ERC, Bildu), cette proposition vise à intégrer les Sahraouis à la liste des bénéficiaires d’une nationalité facilitée, au nom d’un soi-disant « passé historique commun ». Mais la véritable portée de cette initiative est clairement politique : il s’agit d’un outil de pression contre le gouvernement de Pedro Sánchez pour le contraindre à reculer sur sa position claire en faveur du plan marocain d’autonomie.
En déposant une série d’amendements, le Parti socialiste dirigé par Pedro Sánchez a répondu avec lucidité et fermeté, en excluant explicitement tout document émis par le Polisario, un groupe armé séparatiste non reconnu par les Nations Unies ni par l’Espagne. Il ne s’agit pas simplement de technicités juridiques : valider de tels documents reviendrait à accorder une forme de légitimité à un acteur extérieur au droit international, au détriment de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud.
Depuis le tournant historique opéré par Madrid en mars 2022, reconnaissant le plan d’autonomie marocain comme la base la plus sérieuse et réaliste pour une solution durable, les relations entre l’Espagne et le Maroc ont connu une dynamique inédite de coopération : lutte contre l’immigration irrégulière, sécurité, investissements, échanges humains. C’est cette trajectoire que des initiatives comme celle de Sumar cherchent à perturber, au nom de calculs électoraux ou d’une nostalgie coloniale instrumentalisée.
Les déclarations récentes de responsables associatifs marocains et d’observateurs soulignent que ce projet ne vise pas la justice, mais le dérèglement d’une relation bilatérale fondée sur le respect mutuel et la non-ingérence. La question saharienne, qui appartient pleinement à la souveraineté du Royaume du Maroc, ne saurait devenir le jouet des luttes partisanes espagnoles.
Plus encore, tenter de comparer la situation des Sahraouis à celle des juifs séfarades ou des ressortissants d’Amérique latine relève d’un contre-sens historique : le Sahara n’a jamais formé une entité autonome ou indépendante avant la présence espagnole, mais était lié au Maroc par des liens historiques de loyauté et de souveraineté (bay’a). Le développement actuel de la région sous l’impulsion marocaine est la preuve d’une volonté d’intégration, de stabilité et de prospérité.
Tenter de détourner le droit à des fins politiques internes ne fera que fragiliser les ponts construits entre Rabat et Madrid. Il appartient aux responsables espagnols de défendre une position cohérente avec les engagements pris et d’éviter les pièges d’une instrumentalisation dangereuse de l’histoire et du droit. Le Sahara est marocain. La paix régionale passe par la clarté.