Plus de 200 médias, issus d’une cinquantaine de pays, ont participé ce lundi 1ᵉʳ septembre à une campagne internationale dénonçant les violences commises contre les journalistes palestiniens à Gaza. L’opération, coordonnée par Reporters Sans Frontières (RSF), Avaaz et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), a pris la forme de pages d’accueil noires, de unes imprimées assombries et de messages audio et vidéo diffusés sur plusieurs canaux.
Le mot d’ordre était clair : alerter l’opinion publique sur le rythme alarmant des assassinats de journalistes. « Au rythme où ils sont tués à Gaza, il n’y aura bientôt plus personne pour couvrir et transmettre la réalité », ont averti les organisateurs.
Selon RSF, plus de 210 journalistes ont perdu la vie dans le territoire depuis octobre 2023. D’autres bilans, relayés par des sources locales, évoquent jusqu’à 247 victimes. Les frappes n’ont pas seulement visé des infrastructures civiles : plusieurs reporters internationaux, travaillant pour Reuters ou l’Associated Press, ont péri lors d’un bombardement contre un hôpital en août dernier.
Au cœur de cette mobilisation se trouvent deux exigences : mettre fin à l’impunité des responsables et garantir un accès libre à Gaza pour la presse internationale. RSF appelle également les gouvernements à accueillir temporairement les journalistes palestiniens souhaitant quitter le territoire, invoquant leur droit fondamental à la sécurité.
La campagne a pris un relief particulier à quelques jours de l’ouverture de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies. Les ONG espèrent que le Conseil de sécurité sera contraint d’inscrire la question à son agenda et d’imposer des mesures de protection.
Au-delà des chiffres, c’est l’image d’un journalisme sacrifié qui se dessine. Les reporters palestiniens, souvent sans gilet pare-balles homologué ni protection adéquate, poursuivent leur travail dans des conditions extrêmes, relayant des informations vitales au prix de leur vie. Leur disparition progressive menace non seulement la liberté de la presse, mais aussi le droit du monde à être informé.