L’Opération Marhaba, qui voit chaque été le retour de millions de Marocains résidant à l’étranger, pourrait être perturbée par une grève majeure au port d’Algésiras. Depuis fin février, les négociations entre la Corporación de Prácticos et les syndicats sont au point mort. Le 20 juillet, un mouvement de grève débutera, avec 3 arrêts de travail de deux heures par jour, jusqu’au 20 août.
Cette période coïncide avec le pic de l’Opération Marhaba, lorsque les ferrys reliant l’Espagne au Maroc transportent quotidiennement des milliers de familles marocaines. Bien que la grève vise principalement les porte-conteneurs et cargos, elle pourrait également affecter les ferrys, notamment en raison de la mobilisation de capitaines moins expérimentés durant cette période de renfort.
Le syndicat Coordinadora dénonce des conditions de travail jugées inacceptables, avec une surcharge excessive et des repos insuffisants pour les équipes. « Il y a trop peu de personnel pour le volume de travail. Nous réclamons des temps de repos dignes », explique Joaquín Millán, membre de l’exécutif syndical.
La Corporación de Prácticos d’Algésiras est chargée d’assister les capitaines pour l’entrée, la sortie et les manœuvres dans le port. Sans le personnel de radio, de flotte et de remorqueurs, aucune opération ne peut être réalisée. Si la situation n’est pas résolue avant le 20 juillet, le syndicat prévient qu’il pourra « élargir, modifier ou prolonger » le mouvement.
Pour l’économie marocaine et pour les familles qui planifient leur traversée dans les prochaines semaines, la perspective d’une grève prolongée est source d’inquiétude. L’Opération Marhaba est un moment fort de l’année, et tout retard affecte la fluidité, la sécurité et le moral de ceux qui font des milliers de kilomètres pour rentrer au pays.
Les discussions sont suspendues, et les positions « à 180 degrés » selon Coordinadora. Si aucun accord n’est trouvé rapidement, l’été pourrait être compliqué pour la traversée du détroit.