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Lamine Yamal au cœur du débat sur l'immigration en Espagne

11 juillet 2025 - 12:13

Le Congrès espagnol a vécu cette semaine un nouvel épisode de tensions politiques autour d’un thème récurrent : l’immigration. Un député du parti indépendantiste catalan ERC (Gauche Républicaine de Catalogne) a interpellé VOX, formation d’extrême droite, en dénonçant ses contradictions avec une ironie mordante.

Gabriel Rufián, porte-parole d’ERC, s’est adressé directement à Santiago Abascal, leader de VOX, en déclarant : « Vous dites que vous allez expulser 8 millions de migrants et leurs enfants. Lamine Yamal aussi, non ? Nico Williams aussi, non ? Je ne crois pas. », a-t-il lancé avec un sourire ironique.

Ces deux noms, Lamine Yamal et Nico Williams, n’ont pas été cités au hasard. Ils représentent la nouvelle génération du football espagnol : deux jeunes joueurs issus de familles migrantes, aujourd’hui stars de l’équipe nationale et symboles d’intégration et de réussite. En les évoquant, le député catalan a voulu souligner la contradiction du discours de VOX, qui rejette l’immigration tout en célébrant ceux qui lui apportent gloire sportive.

Il a poursuivi : « Vous ne voulez pas des indépendantistes parce qu’ils ne veulent pas être espagnols, mais vous ne voulez pas non plus des migrants parce qu’ils veulent être espagnols. Qui voulez-vous alors ? » Une question rhétorique qui révèle, selon lui, le fond idéologique xénophobe du parti de Santiago Abascal.

Cette réplique intervient après les propos de la députée Rocío de Meer, qui affirmait que « tous ceux qui ne se sont pas adaptés à nos coutumes devront rentrer chez eux » et que VOX misait sur un processus de « réémigration » pour préserver l’identité espagnole.

Au-delà du choc politique, cet échange dévoile un débat profond en Espagne : l’immigration est-elle perçue comme une menace ou comme une richesse nationale? Pour de nombreux Marocains vivant en Espagne, souvent confrontés à la stigmatisation malgré leur contribution économique et culturelle, ces débats rappellent que leur intégration reste un sujet éminemment politique, instrumentalisé au gré des intérêts électoraux.

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