Les Lions de l’Atlas s’apprêtent à jouer une rencontre clé à Rabat contre le Niger, avec pour objectif de valider dès septembre leur billet pour un troisième Mondial consécutif.
La Confédération africaine de football (CAF) a confirmé le calendrier des 7ᵉ et 8ᵉ journées des éliminatoires africains pour la Coupe du monde 2026, qui se tiendra aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Le vendredi 5 septembre, le Maroc accueillera le Niger sur la pelouse flambant neuve du Complexe sportif Prince Moulay Abdellah, à Rabat, pour un match à forte valeur stratégique et émotionnelle. Trois jours plus tard, les Lions de l’Atlas se rendront à Lusaka pour y affronter la Zambie.
Pour l’équipe dirigée par Walid Regragui, le parcours qualificatif ressemble à un sans-faute. Cinq matchs, cinq victoires, quinze points, aucun faux pas. Les Marocains dominent le groupe E grâce à une série convaincante de succès face à la Tanzanie, au Congo-Brazzaville, au Niger, et à une victoire de prestige à l’aller contre la Zambie. Le moral est au plus haut, la confiance solidement ancrée, et le calcul est simple : trois points contre le Niger suffiraient pour sceller la qualification sans attendre les deux dernières journées.
Ce rendez-vous à Rabat possède une double saveur. Sur le plan sportif, il s’agit de confirmer la suprématie marocaine dans le groupe face à un adversaire coriace, déjà bousculé au match aller (victoire 2–1) grâce aux buts d’Ismaïl Saibari et Bilal El Khannouss. Sur le plan symbolique, c’est un face-à-face entre deux techniciens marocains : Walid Regragui, artisan de la demi-finale historique au Mondial 2022, et Badou Zaki, figure légendaire du football national, désormais à la tête de la sélection nigérienne.
La rencontre servira aussi de théâtre à l’inauguration officielle du Complexe Prince Moulay Abdellah, entièrement rénové et modernisé. L’infrastructure a été saluée par Gianni Infantino, président de la FIFA, qui l’a qualifiée « d’un des plus beaux complexes sportifs au monde ». Avec sa capacité d’accueil accrue, ses installations de pointe et son design pensé pour les grandes compétitions internationales, le stade incarne l’ambition du Maroc de se hisser au rang des nations hôtes potentielles d’événements planétaires.
Sur le terrain, l’enjeu dépasse le simple aspect comptable. Sceller la qualification dès septembre offrirait à Regragui un luxe rare : aborder les derniers matchs sans pression et préparer la Coupe du monde avec une longueur d’avance sur le plan tactique et logistique. Cela permettrait également de gérer les états de forme, intégrer de nouveaux profils et tester des schémas face à des adversaires aux styles contrastés.
Pour le Niger, ce déplacement au Maroc représente un défi majeur. Au-delà de la volonté d’effacer la courte défaite du match aller, l’équipe de Zaki cherchera à perturber le leader du groupe et à maintenir ses chances mathématiques. Ce sera aussi l’occasion pour le public marocain de saluer l’un de ses entraîneurs emblématiques, qui a marqué l’histoire du football national, notamment par la qualification à la Coupe du monde 1994.
Dans le contexte plus large des éliminatoires africains, le parcours du Maroc est observé avec attention. Une qualification précoce confirmerait la solidité de l’équipe et la cohérence de son projet, mais elle mettrait aussi en lumière les défis qui attendent les Lions de l’Atlas sur la scène mondiale : affronter des sélections au rythme effréné, gérer la pression médiatique et maintenir une dynamique victorieuse sur le long terme.
À Rabat, le 5 septembre, il ne s’agira pas seulement d’un match de football. Ce sera un test de maturité pour un groupe qui, depuis le Qatar, vit avec un statut de favori continental et d’outsider crédible au niveau international. Ce sera aussi une fête populaire dans un stade rénové pour refléter l’ambition d’un pays qui veut conjuguer performance sportive et excellence organisationnelle.
Dans les tribunes, les chants et les drapeaux accompagneront l’entrée des joueurs. Sur la pelouse, l’objectif sera clair : arracher ces trois points qui, plus qu’une victoire, scelleraient un billet pour la Coupe du monde. Pour le Maroc, ce serait la troisième qualification consécutive — un symbole de constance et de progression qui rejaillit sur tout le football national.
La Coupe du monde n’attend pas. Et à Rabat, le compte à rebours a déjà commencé.