À Nairobi, le Maroc a écrit une nouvelle page de son histoire footballistique. En s’imposant 3-2 face à Madagascar, la sélection nationale des joueurs locaux décroche son troisième titre continental, confirmant la solidité d’un projet qui dépasse le simple résultat sportif.
Le scénario avait pourtant commencé de la pire manière. Dès la neuvième minute, une frappe lointaine de Manouhanta trompait Mehdi Herrar et plongeait les Lions de l’Atlas dans le doute. Mais les équipes qui ont de la mémoire savent réagir : l’égalisation signée Youssef Mehri (27e) relançait les Marocains, avant qu’Osama Lamlili ne fasse basculer la rencontre juste avant la pause.
Le second acte illustra la ténacité d’un adversaire malgache qui, porté par ses rêves, recolla à 2-2 grâce à Toki (68e). L’histoire aurait pu virer au cauchemar. Mais le Maroc possède des ressources mentales forgées dans les épopées récentes, du Qatar 2022 à la précédente édition du CHAN. En patron, Lamlili scella le sort du match à la 81e minute, offrant une victoire au parfum de maturité.
Ce troisième sacre – après ceux de 2018 et 2020 – n’est pas seulement un chiffre dans un palmarès. Il reflète la constance d’un modèle. Le travail de Tarik Sektioui, discret mais efficace, incarne cette école marocaine qui conjugue patience tactique et créativité offensive. Derrière, c’est aussi la profondeur du vivier national qui se confirme : la Botola continue d’alimenter une équipe capable de rivaliser avec les meilleures sélections africaines, même dans les contextes les plus intenses.
Au-delà de la joie immédiate, cette victoire appelle à une réflexion plus large. Le CHAN n’est pas la Coupe d’Afrique des Nations « A » et certains y voient une compétition secondaire. Pourtant, chaque titre nourrit l’identité sportive d’un pays. Il galvanise les jeunes joueurs qui rêvent de rejoindre les stars de la sélection première et crédibilise un football local souvent sous-estimé.
Pour Madagascar, ce match restera celui de l’occasion manquée, mais aussi de l’affirmation d’un football en progrès. Pour le Maroc, il consolide une dynamique : dans un continent où les succès sont souvent éphémères, répéter les victoires est signe de constance et de sérieux.
À l’heure où les projecteurs du football africain s’apprêtent à se tourner vers la CAN 2025 organisée au Maroc, ce triomphe affirme avec éclat que les Lions de l’Atlas ne se contentent plus d’être des invités, ils s’installent au sommet.