Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi qu’il ne permettrait pas la création d’un État palestinien, lors de la signature d’un projet majeur de colonisation à Maale Adumim. Cette annonce, perçue comme un défi direct à la communauté internationale, a suscité de vives condamnations de l’ONU et renforcé l’indignation du monde arabe, où la question palestinienne demeure une cause centrale.
S’exprimant depuis la colonie de Maale Adumim, à l’est de Jérusalem, Netanyahu a proclamé : « Nous tiendrons notre promesse : il n’y aura pas d’État palestinien, ce lieu nous appartient ». Aux côtés de figures de l’extrême droite, il a vanté un projet de 3.400 nouveaux logements censés « doubler la population » de la ville et consolider la présence israélienne dans un territoire au cœur du conflit.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a appelé à accélérer la mise en œuvre et à franchir une étape supplémentaire vers l’annexion de la Cisjordanie, en réaction aux initiatives de plusieurs pays qui envisagent de reconnaître officiellement la Palestine. La coalition au pouvoir assume ainsi un durcissement inédit de sa position, alors que la guerre à Gaza se poursuit depuis l’attaque du 7 octobre 2023.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dénoncé une « violation flagrante du droit international », avertissant que la continuité territoriale d’un futur État palestinien serait compromise. L’Autorité palestinienne a parlé d’une « nouvelle phase d’annexion progressive », considérant que ce projet divise la Cisjordanie en deux blocs discontinus.
Aujourd’hui, environ trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie aux côtés de quelque 500.000 colons israéliens installés dans des colonies jugées illégales par la communauté internationale. Depuis 1967, la colonisation n’a jamais cessé, quel que soit le gouvernement israélien, et s’est intensifiée depuis l’ouverture du front de Gaza.
Pour le public maghrébin, ces déclarations résonnent comme une provocation supplémentaire dans un dossier suivi de très près. Le Maroc, qui préside le Comité Al-Qods et entretient des liens historiques avec la cause palestinienne, observe avec inquiétude un discours israélien qui défie à la fois les résolutions des Nations unies et les attentes de ses partenaires arabes. L’isolement diplomatique d’Israël apparaît désormais plus marqué, au moment même où la reconnaissance de l’État palestinien gagne du terrain en Europe et dans le monde arabe.