Le Premier ministre Saïfi Ghrib a présenté dimanche la composition de son gouvernement. Les portefeuilles de souveraineté demeurent inchangés, tandis que de nouveaux profils issus du monde universitaire et médical font leur entrée dans l’exécutif.
La présidence algérienne a officialisé dimanche la liste des membres du gouvernement formé par le nouveau Premier ministre Saïfi Ghrib. Cette annonce intervient plus de deux semaines après la révocation de son prédécesseur, Nadir Larbaoui, et elle illustre une volonté de réorganisation administrative davantage qu’un basculement politique.
Les principaux ministères régaliens conservent leurs titulaires. Le chef d’état-major de l’armée, le général Saïd Chengriha, demeure ministre délégué auprès du ministre de la Défense, poste qui reste entre les mains du président Abdelmadjid Tebboune. Le ministre de la Justice, Lotfi Boujemaa, et le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, poursuivent également leurs fonctions. Ce dernier représente actuellement le chef de l’État à Doha, lors du sommet arabo-islamique convoqué après la frappe israélienne contre des responsables de Hamas.
Dans le domaine énergétique, un ajustement institutionnel mérite attention. Le secteur de l’énergie a été dissocié des hydrocarbures. Mohamed Arkab conserve la charge des hydrocarbures et des mines, tandis que Mourad Adjal, ancien directeur général de Sonelgaz, prend en main le nouveau ministère de l’Énergie et des Énergies renouvelables. Cette distinction reflète la volonté affichée de diversifier les ressources énergétiques, tout en maintenant le contrôle étroit sur le secteur pétrolier et gazier.
Au ministère de l’Intérieur, Saïd Sayoud, jusqu’ici ministre des Transports, élargit son champ d’action en cumulant les deux portefeuilles. Parallèlement, une nouvelle entité voit le jour, confiée à Ibrahim Mourad, ancien ministre de l’Intérieur, désormais chargé des services de l’État et des collectivités locales.
Le gouvernement accueille également des personnalités issues de la société civile et du milieu académique. Zohir Bouamama, professeur de sciences politiques à l’Université d’Alger 3, prend en charge la communication, tandis que Mohamed Seddik Aït Massouadan, cardiologue reconnu, se voit confier la santé. Ces choix traduisent un effort de légitimation auprès d’un électorat jeune et d’une opinion publique en quête de profils nouveaux, même si les rouages principaux de la gouvernance demeurent concentrés dans le cercle présidentiel.
Dans sa première déclaration officielle, le Premier ministre a affirmé avoir reçu du président Tebboune « toutes les instructions nécessaires pour veiller au service du citoyen algérien et pour porter l’économie nationale vers le rang qui correspond au rôle régional et international de l’Algérie ». Il a également promis un engagement de terrain et une concertation élargie avec l’ensemble des catégories sociales.
Ce remaniement confirme une logique de continuité dans les secteurs stratégiques, tout en introduisant des nouvelles figures dans des ministères perçus comme moins centraux. L’Algérie tente ainsi de concilier stabilité institutionnelle et ouverture partielle, dans un contexte où les équilibres internes et la projection internationale demeurent sous le contrôle direct de la présidence.