En 2024, plus de 188 400 Marocains ont obtenu un premier titre de séjour dans l’Union européenne, selon Eurostat. Ce chiffre place le Royaume au troisième rang des nationalités extra-européennes concernées, derrière les Ukrainiens (295 600) et les Indiens (192 400). Un résultat qui confirme l’ancrage durable de la diaspora marocaine sur le continent européen.
Le motif principal reste le regroupement familial, qui représente près de la moitié des cas. Ce taux, supérieur à la moyenne, témoigne d’une réalité : au-delà du travail, la migration marocaine repose sur le maintien des liens intergénérationnels et la consolidation des réseaux familiaux. Le travail constitue le second moteur, avec près d’un tiers des titres. Les autres motifs, tels que les études ou la protection internationale, complètent un panorama migratoire diversifié.
Eurostat relève par ailleurs une baisse globale de 8,3 % du nombre de permis de séjour délivrés aux ressortissants de pays tiers, passés de 3,8 à 3,5 millions en un an. Dans ce contexte, la progression marocaine prend une dimension particulière. Alors que d’autres nationalités reculent, le Maroc consolide sa place, confirmant la vitalité de ses flux migratoires.
L’analyse par pays d’accueil montre que l’Espagne demeure la principale destination, suivie de l’Allemagne, de l’Italie et de la France. Cette répartition reflète à la fois la proximité géographique, les liens historiques et la force des affinités linguistiques et culturelles. L’Europe du Sud et de l’Ouest reste ainsi la zone de prédilection pour les ressortissants marocains.
Ces données soulignent la portée stratégique de la diaspora marocaine en Europe. Elle agit comme acteur économique, en participant à la main-d’œuvre et à la production, mais aussi comme acteur social et culturel, capable de créer des passerelles durables entre les deux rives de la Méditerranée. Dans un contexte européen marqué par les débats sur l’immigration et la démographie, la présence marocaine apparaît non comme un fait conjoncturel, mais comme une constante structurante.
Le Maroc, en occupant ce rang dans les flux migratoires européens, confirme sa position d’acteur majeur de la mobilité. Sa diaspora, diverse et implantée, reste un levier d’intégration et un vecteur d’influence culturelle et diplomatique.