Heathrow, Berlin, Bruxelles et Dublin ont été frappés ce week-end par un cyberattaque contre le logiciel MUSE, utilisé pour l’enregistrement des passagers et des bagages. Retards, annulations et files interminables ont révélé la vulnérabilité numérique d’infrastructures vitales pour la mobilité entre l’Europe et le Maghreb.
Collins Aerospace, fournisseur du système, a confirmé une “perturbation” sans donner de précisions sur l’origine de l’attaque. À Bruxelles, l’aéroport a demandé aux compagnies d’annuler leurs départs jusqu’à lundi matin. Dans les terminaux de Londres et de Berlin, les enregistrements se faisaient manuellement, les étiquettes de bagages rédigées à la main.
Eurocontrol a précisé que le contrôle aérien n’était pas affecté, mais l’incident montre la fragilité d’un secteur hyper-dépendant de ses systèmes informatiques. Selon Thales, les cyberattaques contre l’aviation ont augmenté de 600 % entre 2024 et 2025, visant compagnies, aéroports, systèmes de navigation et sous-traitants.
Pour les voyageurs marocains et maghrébins, ces perturbations ne sont pas abstraites. Chaque année, des centaines de milliers transitent par Heathrow, Bruxelles ou Berlin pour rejoindre Casablanca, Rabat, Marrakech ou Agadir. Le moindre blocage numérique devient un casse-tête familial, économique et professionnel.
Cet épisode rappelle que la sécurité aérienne ne se limite plus à la surveillance physique. L’avenir du transport dépend de la capacité des aéroports européens à se protéger d’ennemis invisibles. Sans un véritable bouclier numérique, le risque est de voir la mobilité internationale prise en otage par la vulnérabilité de ses propres systèmes.