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Migration à la croisée des chemins : la vision marocaine au cœur du débat mondial

22 septembre 2025 - 20:06

À l’occasion du dialogue stratégique de haut niveau sur la migration, organisé en marge de la 80e Assemblée générale de l’ONU, Nasser Bourita a réaffirmé la place singulière du Maroc dans la gouvernance migratoire internationale.

L’intervention du ministre marocain des Affaires étrangères s’est appuyée sur une conviction constante : la migration ne peut être réduite à des slogans ou à une bataille politicienne. Elle doit être pensée comme une réalité humaine, économique et sociale qui exige des réponses partagées.

Sous l’impulsion des Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, Leader africain sur la question migratoire, le Maroc s’est doté d’une vision claire et cohérente. Ce positionnement s’incarne dans une triple expérience — pays d’origine, de transit et de destination — qui confère au Royaume une légitimité particulière. L’approche marocaine repose sur la solidarité, la responsabilité partagée et la recherche de solutions conjointes.

Bourita a insisté sur les résultats concrets de la coopération, en citant le partenariat maroco-espagnol comme modèle pragmatique et efficace. Loin d’être un discours théorique, cet exemple illustre comment deux pays riverains peuvent transformer une question sensible en levier de stabilité et de développement.

Le ministre a rappelé plusieurs initiatives structurantes qui portent la marque du Maroc : l’Agenda africain sur la migration, adopté par l’Union africaine comme cadre continental de référence ; l’Observatoire africain de la migration, basé à Rabat ; l’engagement constant du Royaume dans la mise en œuvre du Pacte mondial de Marrakech de 2018 ; et enfin, le partenariat solide avec l’Organisation internationale pour les Migrations depuis plus de vingt ans.

Ces acquis se heurtent cependant à des paradoxes préoccupants. D’un côté, les migrants contribuent de manière décisive aux sociétés et aux économies ; de l’autre, le débat public continue de s’enliser dans des représentations négatives et des slogans. Le système multilatéral, censé accompagner les efforts des États, demeure fragilisé par l’écart entre ses ambitions et les moyens limités qui lui sont consacrés. Bourita a averti du risque de voir la prochaine réunion d’examen du Pacte mondial se réduire à un simple exercice procédural, au lieu d’un moment décisif pour renforcer la gouvernance concertée.

À travers son intervention, le ministre a présenté la migration comme un enjeu mondial de dignité, de co-développement et de gouvernance partagée, insistant sur la nécessité de dépasser les discours alarmistes pour bâtir des réponses collectives et durables. Elle appelle une responsabilité collective, capable de dépasser les clivages et d’inscrire la mobilité humaine dans une logique de dignité et de co-développement. À l’heure des crises imbriquées et des mutations rapides, cette parole marocaine prend la forme d’un plaidoyer pour une gouvernance équilibrée, lucide et profondément humaine.

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