À l’occasion de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale, Nasser Bourita et José Manuel Albares se sont retrouvés à New York. La rencontre n’a pas cherché à multiplier les annonces spectaculaires mais à envoyer un message clair : Maroc et Espagne entendent maintenir ouverte la voie d’une coopération solide.

Les deux chefs de diplomatie ont insisté sur l’idée de complémentarité. Madrid et Rabat savent que leurs destins sont liés par la géographie, les échanges économiques, les flux migratoires et la sécurité régionale. Albares a parlé d’« amitié » et de « bénéfices partagés », tandis que Bourita a rappelé que l’enjeu ne réside pas dans les formules mais dans la capacité à donner du contenu à cette relation.

La réunion intervient après une période de crispations qui avait alimenté des doutes sur la solidité du partenariat. Le choix d’une relance depuis New York, sur la scène onusienne, est très significatif puisqu’il place la relation bilatérale dans un cadre international, comme si les deux capitales voulaient rappeler que leur dialogue dépasse la simple gestion des dossiers sensibles.

Rien n’indique que les divergences profondes aient disparu. Pourtant, la volonté d’installer une logique de coopération pragmatique apparaît. Pour Rabat, cela passe par la reconnaissance pleine et entière de ses priorités stratégiques. Pour Madrid, il s’agit de préserver un équilibre entre ses engagements européens et son voisinage immédiat.

L’entretien Bourita–Albares, même sans annonces concrètes, confirme que la diplomatie maroco-espagnole reste un exercice de continuité et de patience. À New York, les gestes comptent autant que les mots.