Mardi à New York, depuis la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale de l’ONU, Aziz Akhannouch a prononcé un discours qui affirme la cohérence stratégique du Maroc : l’autonomie sous souveraineté marocaine constitue la seule voie réaliste pour résoudre le différend autour du Sahara. Au-delà de la rhétorique diplomatique, cette intervention dessine une posture ambitieuse — celle d’un Royaume résolu à faire de ce dossier un point incontournable de son leadership régional.
Akhannouch a rappelé que le Plan d’autonomie formulé par le Maroc bénéficie aujourd’hui d’un large soutien international, résultat d’une dynamique initiée par SM le Roi Mohammed VI. Ce consensus croissant sert de levier pour exiger de la communauté internationale qu’elle abandonne les postures d’indécision et reconnaisse la réalité sur le terrain, car le Sahara, selon le discours officiel, n’est pas un territoire à débattre encore, mais une province marocaine à administrer dans un cadre modernisé.
Le chef du gouvernement a insisté sur la dimension socio-économique des provinces du Sud. Il a évoqué la transformation visible à travers le nouveau modèle de développement, les projets royaux atlantiques et les investissements structurants. Dans ce récit, le Sahara cesse d’être uniquement un enjeu territorial ou symbolique pour devenir une plateforme stratégique, ancrée dans la sécurité, le développement et la coopération transfrontalière.
Sur la question palestinienne, le Maroc réaffirme lui aussi sa constance. Parlant de “solution à deux États”, Akhannouch en a fait “la seule voie” pour une paix viable au Moyen-Orient. Il a insisté pour que cette solution ne soit pas reléguée, mais adoptée comme une exigence morale immédiate — avec un État palestinien aux frontières de 1967, Al-Qods comme capitale et Gaza intégrée, sans oublier le rôle essentiel du volet économique dans tout accord de paix.
Cette double intervention — sur le Sahara marocain et la Palestine — révèle une volonté marocaine de repositionnement. Le Royaume intervient en tant acteur concerné et moteur de solutions, promouvant des principes de souveraineté, de justice territoriale et de diplomatie active. En affirmant qu’il “est temps de tourner la page de ce conflit artificiel” autour du Sahara, Akhannouch essaie de jeter les bases d’un nouvel agenda diplomatique, où l’initiative marocaine précède et influence les résolutions internationales.
Le Maroc mise résolument sur la durée, celle des projets qui s’installent, des résultats qui s’accumulent et d’une fermeté politique qui cherche à s’inscrire dans le long terme. Le discours d’Akhannouch est une façon de rappeler que la souveraineté se cultive aussi dans les actes et les récits que l’on impose à l’arène diplomatique. Entre attentes et incertitudes, l’ONU apparaît comme la scène où le Maroc cherche à défendre sa vision et à affirmer une orientation politique appelée à façonner son rôle régional.