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Connectivité africaine : le Maroc défend une vision d’intégration

26 septembre 2025 - 15:42

À New York, en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le Maroc a rappelé que la connectivité ne se réduit pas à des infrastructures techniques : elle est devenue un instrument de souveraineté et un levier de stabilité pour l’ensemble du continent africain.

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, a ouvert un événement parallèle de haut niveau consacré à ce thème, organisé conjointement avec la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique et le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud. Le ministre a insisté sur une idée centrale. Sans réseaux capables de relier les marchés et de renforcer l’intégration régionale, l’Afrique restera en deçà de son potentiel. Ports, axes routiers, interconnexions énergétiques et fibres optiques représentent les infrastructures clés pour donner une réalité concrète à une unité continentale que l’on évoque depuis longtemps.

Le ministre a souligné que, malgré une prise de conscience partagée, l’état actuel de la connectivité africaine reste en retrait par rapport aux ambitions affichées. Pour combler cet écart, le Maroc met en avant une stratégie de rattrapage fondée sur de grands projets structurants. Tanger Med, devenu un hub mondial incontournable, Nador West Med et le futur port de Dakhla Atlantique s’inscrivent dans cette dynamique. À cela s’ajoutent des corridors ferroviaires et des interconnexions énergétiques destinés à relier les économies et à favoriser la circulation des biens et de l’énergie à grande échelle.

Ce choix n’est pas seulement national. Rabat insiste sur la valeur collective de ces investissements, conçus comme des leviers pour l’ensemble du continent. Le ministre a rappelé que l’Initiative Royale pour l’Atlantique vise à ouvrir de nouvelles perspectives aux pays du Sahel, en leur donnant un accès structuré à l’océan et en multipliant les opportunités de développement. Dans le même esprit, le Processus des États africains atlantiques, lancé par le Maroc, cherche à bâtir une vision commune de sécurité et de prospérité partagée dans la façade atlantique.

Ce discours s’inscrit dans une diplomatie de projets concrets, qui entend démontrer que l’intégration africaine ne saurait se limiter aux résolutions politiques. Elle dépend de la capacité à tisser un maillage d’infrastructures régionales, capables de donner corps à l’unité proclamée depuis des décennies. En plaçant la connectivité au cœur de sa stratégie internationale, le Maroc affirme sa volonté d’être un moteur d’intégration et un acteur de stabilité, persuadé que l’avenir du continent passe par des passerelles réelles et durables entre ses marchés et ses sociétés.

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