L’association marocaine « Adala pour le droit à un procès équitable » a exprimé une vive inquiétude face aux événements survenus dans plusieurs villes du pays au cours des deux derniers jours, à la suite de manifestations spontanées menées par des jeunes descendus de l’espace numérique vers la rue pour exprimer des revendications sociales et économiques.
Dans un communiqué, l’ONG estime que la réponse sécuritaire opposée à ces mobilisations pacifiques révèle « un recul préoccupant en matière de droits fondamentaux et de libertés publiques ». Elle affirme que les arrestations et restrictions visant des manifestants non violents constituent une violation explicite des dispositions de la Constitution, notamment les articles 25, 29 et 31 consacrant la liberté d’opinion, d’expression, de manifestation pacifique et le droit à une vie digne. L’association souligne également l’incompatibilité de ces pratiques avec les engagements internationaux du Maroc, dont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Déclaration universelle des droits de l’homme.
« Adala » a exprimé sa solidarité pleine et entière avec toutes les personnes arrêtées et rejeté toute forme de violence ou d’atteinte aux droits fondamentaux. Elle appelle les autorités à procéder à la libération immédiate des détenus et à ouvrir un dialogue institutionnel pour répondre aux revendications sociales et économiques exprimées par les jeunes.
L’ONG avertit que la poursuite de ces violations risque d’exacerber les tensions et d’exposer le Maroc à l’examen des mécanismes onusiens des droits humains. Elle exhorte les autorités à respecter la Constitution et les conventions internationales, et à traiter les demandes dans un cadre renforçant l’État de droit et les libertés publiques.