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Poutine accuse l’Europe de « hystérie militaire » et promet une réponse russe

03 octobre 2025 - 09:09

Depuis Sotchi, Vladimir Poutine a dénoncé l’« hystérie militaire » qui, selon lui, domine aujourd’hui en Europe face à la guerre en Ukraine. En évoquant à la fois l’OTAN et Donald Trump, le président russe a multiplié les signaux destinés à montrer que Moscou ne restera pas passif si l’escalade se poursuit.

Réuni au Club Valdaï, Vladimir Poutine a tenté d’imposer son récit : la Russie n’aurait aucune intention d’attaquer l’OTAN, mais se réserve le droit de répondre à ce qu’il qualifie de militarisation excessive du continent. L’Europe, affirme-t-il, s’enferme dans une logique de peur qui menace la stabilité mondiale.

Jouant sur la rhétorique, il a raillé Donald Trump, qui l’avait décrit comme un “tigre de papier”. Poutine a répliqué que l’armée russe reste « la plus puissante d’Europe » et que sa dissuasion demeure intacte. Le message est clair : Moscou veut apparaître comme une puissance assiégée mais capable de riposter.

Au-delà de l’effet d’annonce, ce discours confirme une stratégie : maintenir une pression constante sur les Européens, accentuer leurs divisions internes et renforcer la perception d’un Occident hostile. Cette dynamique s’accompagne d’un renforcement militaire sans précédent, tandis que les canaux diplomatiques s’amenuisent.

Pour le Maghreb et plus largement la région MENA, l’enjeu dépasse la confrontation Est-Ouest. La guerre en Ukraine a déjà provoqué des crises énergétiques et alimentaires qui touchent directement les économies et les sociétés du Sud. Le spectre d’une escalade verbale et militaire en Europe ne fait qu’accroître les vulnérabilités.

Le discours de Poutine illustre aussi une réalité  selon laquelle la bataille de l’opinion mondiale est devenue un front à part entière. Tandis que l’OTAN cherche à afficher son unité, la Russie s’efforce d’apparaître comme le contrepoids incontournable, porteur d’un récit de résistance.

Entre hystérie et menaces, ce qui se joue est moins une guerre immédiate qu’une lutte d’influence durable. Pour l’Afrique du Nord comme pour l’ensemble du Sud global, le défi est d’éviter de n’être qu’un terrain passif de ces rivalités et de défendre une voie autonome face aux récits imposés par Moscou ou par l’Occident.

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