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Journal italien : “Le plan marocain pour le Sahara séduit la communauté internationale”

27 octobre 2025 - 12:56

Dans une analyse publiée par le quotidien italien L’Opinione, le journaliste Costantino Pistilli décrit un tournant diplomatique majeur autour du Sahara marocain. Entre l’ouverture de Moscou au plan d’autonomie, la médiation américaine entre Rabat et Alger et le projet de résolution onusien consolidant la primauté de la proposition marocaine, la communauté internationale semble reconnaître la solution de Rabat comme la seule base sérieuse et durable.

Selon L’Opinione, jamais la question du Sahara n’avait connu une telle convergence internationale. Trois signaux récents — la déclaration du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, l’initiative américaine menée par l’envoyé spécial Steve Witkoff et la publication du projet de résolution de l’ONU — marquent une inflexion géopolitique majeure. Pour la première fois depuis près d’un demi-siècle, le Maroc voit sa position diplomatique validée par un large éventail d’acteurs mondiaux, tandis que le plan d’autonomie présenté en 2007 s’impose comme la voie unique vers une solution politique réaliste.

Le premier signal vient de Moscou. Sergueï Lavrov a affirmé que la Russie est prête à soutenir le plan marocain si toutes les parties concernées l’acceptent. Cette déclaration, inédite dans la diplomatie russe, reflète une évolution stratégique de la Fédération, traditionnellement proche d’Alger mais désormais consciente de la crédibilité du modèle marocain. Pour Rabat, cette ouverture constitue une avancée majeure : elle reconnaît implicitement la légitimité d’une solution fondée sur l’intégrité territoriale du Royaume et sur une autonomie élargie pour les populations du Sahara.

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a salué à Moscou cette convergence de vues. Les deux pays, écrit Pistilli, partagent la conviction que le droit international ne doit pas être instrumentalisé pour prolonger un conflit dépassé. Le Maroc, poursuit-il, a su combiner réalisme et respect du multilatéralisme. Depuis 2007, plus de trente pays africains et arabes ont ouvert des consulats à Laâyoune et Dakhla, signe tangible de la reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara.

Le second signal provient de Washington. Dans une interview à CBS News, l’émissaire américain Steve Witkoff a révélé qu’il travaille à un accord de paix entre le Maroc et l’Algérie. L’annonce a surpris par sa portée symbolique : elle s’inscrit dans la continuité de la politique américaine depuis la reconnaissance, en décembre 2020, de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Pour les États-Unis, la stabilité maghrébine passe désormais par la coopération régionale et la fin d’une rivalité coûteuse entre Rabat et Alger.

Le gouvernement américain, rappelle Pistilli, mise sur le Maroc en raison de sa constance et de son rôle stratégique dans la sécurité méditerranéenne. Washington voit en Rabat un acteur de confiance, pilier de la lutte antiterroriste et partenaire économique clé pour l’Europe et l’Afrique. À l’inverse, l’Algérie, engluée dans un modèle économique dépendant des hydrocarbures et dans un appareil politique figé, peine à offrir une alternative crédible. “Les États-Unis misent sur la stabilité, et celle-ci a aujourd’hui un visage : celui du Maroc”, écrit l’auteur.

Le troisième signal vient des Nations unies. Le projet de résolution circulant parmi les membres du Conseil de sécurité confirme la primauté du plan d’autonomie marocain. Le texte, selon les informations recueillies, proposerait l’ouverture de négociations entre le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Front Polisario, mais exclusivement dans le cadre de la proposition marocaine. Une innovation majeure : la communauté internationale passerait d’une logique de gestion du conflit à une phase de mise en œuvre concrète de la solution.

Le mandat de la MINURSO serait, selon ce projet, réduit à trois mois — une durée jamais observée depuis 1991 — jusqu’au 31 janvier 2026. Ce raccourcissement symboliserait la volonté du Conseil de sécurité de rompre avec le statu quo et d’encourager les parties à sceller une issue politique définitive. L’ONU suivrait désormais le dossier de près, à travers des rapports bimensuels du Secrétaire général, preuve de la pression diplomatique exercée pour accélérer le processus.

Au-delà des évolutions immédiates, ces trois signaux — russe, américain et onusien — témoignent d’une transformation profonde du dossier du Sahara. Le Maroc apparaît aujourd’hui comme un acteur diplomatique mature, sûr de sa légitimité et maître de son narratif. Pour L’Opinione, Rabat a réussi à transformer un différend territorial en levier d’influence internationale. “Le plan d’autonomie n’est plus une simple proposition, mais un cadre de référence reconnu par la communauté internationale”, conclut Pistilli.

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