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Bourita : le Maroc n’a pas besoin de médiation avec l’Algérie, le règlement du Sahara est plus proche que jamais

02 novembre 2025 - 08:37

Dans un moment où la diplomatie régionale se réorganise autour de nouveaux équilibres, Nasser Bourita a voulu envoyer un message de confiance. Le ministre marocain des Affaires étrangères, invité de la deuxième chaîne nationale, a affirmé que le Maroc « n’a besoin d’aucune médiation pour parler avec l’Algérie » et que « la solution du Sahara est aujourd’hui plus proche qu’elle ne l’a jamais été ». Derrière cette déclaration mesurée se dessine une position politique ferme : Rabat préfère le dialogue direct aux arrangements imposés.

Bourita ancre son propos dans une idée simple et symbolique à la fois. Les liens historiques et géographiques entre les deux pays forment, selon lui, un socle de compréhension mutuelle qui rend inutile tout intermédiaire. « Personne ne connaît l’Algérie mieux que le Maroc, et personne ne connaît le Maroc mieux que l’Algérie », a-t-il déclaré, rappelant que seule la volonté politique peut transformer la proximité géographique en rapprochement politique.

Le chef de la diplomatie marocaine présente ainsi un double horizon. D’un côté, l’affirmation d’une souveraineté régionale capable de résoudre ses différends sans tutelle. De l’autre, la conviction que la question du Sahara entre dans une phase de maturité diplomatique. La résolution adoptée par le Conseil de sécurité le 31 octobre, portée par les États-Unis et soutenant l’initiative marocaine d’autonomie de 2007, marque un tournant. Avec onze voix favorables, trois abstentions et l’absence de participation de l’Algérie, elle confirme que la communauté internationale considère le plan marocain comme la seule base sérieuse et durable de règlement.

Interrogé sur cette absence algérienne, Bourita a tenu à relativiser. Il a évoqué une décision souveraine, souvent liée « au contexte plutôt qu’au contenu », évitant ainsi toute lecture polémique. Ce ton apaisé, empreint de diplomatie, rejoint l’esprit du discours royal du 30 octobre, où Mohammed VI a invité le président Abdelmadjid Tebboune à un « dialogue fraternel et sincère » pour dépasser les différends et ouvrir une nouvelle ère de confiance.

Ce geste royal, conjugué à la déclaration de Bourita, illustre une orientation stratégique claire. Le Maroc s’affirme comme acteur d’initiative et de stabilité dans un Maghreb longtemps paralysé par la méfiance. La main tendue à Alger, sans conditions ni médiation, révèle une diplomatie confiante, consciente que le temps du conflit s’efface devant celui de la responsabilité.

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