Transport touristique : 3.000 entreprises ont subi d'énormes pertes à cause de Covid

24 décembre 2021 - 19:55

La Fédération nationale des transports touristiques (FNTT) a déclaré qu’environ 3.000 entreprises du secteur sont incapables d’honneur leurs engagements envers les établissements de crédit et de leasing, ce qui nécessite une « intervention urgente » pour atténuer la crise. Ces entreprises se retrouvent au bord du gouffre alors que les défauts de paiement s’accumulent. Les patrons, pour sauver la mise, réclament des mesures de soutien et des moratoires, vu que leur activité est à l’arrêt.
La fédération a souligné qu’elle a sollicité plus d’une fois Bank Al-Maghrib (BAM) afin de présenter des propositions de solutions pour sortir de cette impasse et de lui demander de jouer un rôle de médiation, dans cette affaire. Toutefois, la banque centrale n’a pas répondu à aucune correspondance de la fédération, durant près de deux ans de la crise du Coronavirus, ni à ses demandes, précise la même source.
La fédération tient à préciser que les 1.400 dossiers cités par le gouverneur de BAM, lors de la dernière conférence de presse, ne concernent que les dossiers objet de l’étude pour évaluer la situation de l’endettement dans le secteur du transport touristique. Elle s’est dite également étonnée après avoir pris connaissance des déclarations du wali de Bank Al Maghrib, concernant l’impact de la crise. En effet, Abdellatif Jouahri, interpelé sur ce sujet, il a dit : « le secteur est composé majoritairement de très petites entreprises et la contestation n’est pas un moyen de faire entendre la voix du secteur ». La fédération a riposté en exprimant son étonnement vu que le gouverneur de la banque centrale a comparé le secteur du transport touristique, complétement à l’arrêt, à d’autres secteurs qui travaillent de manière partielle. «Ce qui pousse à se poser la question sur le degré d’assimilation de la crise du transport touristique par Bank Al Maghrib», précise la même source.
La fédération a estimé que le fait de comparer le secteur du transport touristique à d’autres activités « n’est pas correct ». Et ce, étant donné que ce secteur travaille principalement avec la clientèle étrangère, ce qui l’oblige à rester à l’arrêt tant que le flux touristique mondial n’a pas repris pleinement. Elle a même indiqué que la grève et la manifestation est un droit garanti par la constitution du Royaume et les accords internationaux. «Une action à laquelle les professionnels du secteur ont eu recours suite au blocage et à l’absence de dialogue malgré les nombreux appels et correspondances pour tenir des réunions afin de discuter de la crise du secteur et des propositions de solutions», est-il précisé.
Par ailleurs, la fédération a tenu à préciser qu’avant la crise le secteur touristique était un bon élève en matière de paiement des crédits et que les problèmes de créances en souffrance n’ont commencé qu’à partir de la mise en place des mesures préventives imposant des restrictions sur la mobilité des touristes par de nombreux pays.
Les patrons d’entreprises ont appelé le gouverneur de Bank Al-Maghrib et le gouvernement à trouver des solutions radicales à la crise du transport touristique, soulignant que la situation difficile que traverse, actuellement, le secteur est le résultat d’un cas de force majeure imposée par la pandémie indépendamment de la volonté des entreprises et des professionnels.

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