Amnesty dénonce le recours excessif à la force pour faire face aux manifestations en France

29 mars 2023 - 14:36

Les manifestations se poursuivent partout en France dans le cadre du mouvement social d’opposition au projet de réforme des retraites du gouvernement. Le dernier rapport d’ Amnesty International qui a été publié hier souligne le recours excessif à la force et aux arrestations abusives.

Amnesty International dénonce l’utilisation abusive des matraques surtout après la mobilisation du 19 janvier où un manifestant a dû être amputé d’un testicule après avoir reçu un coup de matraque à l’entrejambe. Pourtant, « il ne présentait aucun danger », précise le rapport. D’autres utilisations abusives des matraques ont été signalées, fait remarqué Amnesty.

Avant de rappeler que « l‘usage des matraques ne doit jamais être utilisées sur des personnes pacifiques, déjà maîtrisées ou en train de se disperser. »

Concernant l’utilisation abusive des lacrymogènes, Amnesty international met en avant la documentation par   plusieurs médias français qui démontre le  recours à des gaz lacrymogènes projetés directement sur des manifestants pacifiques pour disperser les manifestations sans systématiquement de possibilité de dispersion, et avec des quantités importantes.

L’ONG s’adresse a l’Etat  français pour lui rappeler que les gaz lacrymogènes  ne peuvent être utilisés que dans la cas de violence généralisée et si il y a la possibilité de se disperser. « Les gaz lacrymogènes ne peuvent jamais être tirés directement vers des personnes. » affirme Amnesty.

En plus, le rapport met en avant  l’utilisation abusive de grenades de désencerclement lors de la manifestation du 11 mars, une lycéenne de 15 ans aurait été grièvement blessée au visage, après avoir été touchée par une grenade de désencerclement selon Mediapart.

Au vu de la dangerosité de ces armes dont les projectiles, Amnesty relève qu’elles frappent de façon aléatoire les personnes, et demande aux autorités françaises l’interdiction de l’utilisation des grenades de désencerclement.

Arrestations abusives

Le 16 mars, 292 personnes ont été interpellées et mises en garde à vue durant la manifestation Place de la concorde. 283 d’entre elles sont ressorties libres. A partir de ces faits, Amnesty note que les arrestations et gardes à vue abusives sont des atteintes sérieuses au droit de manifester.

Depuis plusieurs années, Amnesty documente l’utilisation de lois trop vagues ou contraires au droit international pour arrêter, parfois poursuivre des manifestants pacifiques. Ainsi, l’ONG demande aux autorités françaises de fournir un cadre législatif protecteur du droit de manifester.

 

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