Aide financière européenne à la Tunisie, le même jour d’un nouveau dérapage des droits de l'homme

19 juin 2023 - 11:18

Selon Reuters. Un juge a interdit la couverture médiatique des affaires impliquant l’emprisonnement d’éminents opposants sous enquêtes judiciaires.

L’agence de presse tunisienne avait annoncé samedi qu’un juge tunisien avait interdit aux médias de couvrir les cas des personnalités de l’opposition accusées ces derniers mois.

Cette nouvelle étape a soulevé de nombreuses préoccupations chez les militants des droits de l’homme depuis que le président Kais Saied a élargi ses pouvoirs en 2021, en gouvernant par décrets avant d’étandre plus tard son autorité sur le système judiciaire.

Hanan el-Qadas, une porte-parole du tribunal, avait auparavant annoncé cette interdiction judiciaire des couvertures médiatiques de la part du bureau 36 du tribunal. Selon l’agence de presse tunisienne.
A noter que ces derniers mois, plusieurs arrestations ont été effectuées et plusieurs instructions judiciaires ont été ouvertes à l’encontre de plus de 20 personnalités politiques, judiciaires et médiatiques de l’opposition.
Dans cette atmosphère des droits de l’homme, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé , le même jour, lors de sa visite au président Kais Saied un protocole d’accord financier pour accorder à la Tunisie jusqu’à 900 millions d’euros, et la libération conditionnelle d’un prêt de 1,9 milliards de dollars négocié en 2022 avec le Fonds monétaire international, ainsi que le déblocage immédiat de 150 millions d’euros d’aide.
Le déblocage de cet accord intervient après le rôle très dynamique de la France au sein de l’Union européenne pour trouver des solutions et une aide urgente à la grave crise économique et sociale que traverse la Tunisie. Et ce, après que les autorités tunisiennes ont échoué à lever des fonds à l’international pour sauver le pays de l’état d’étouffant actuel. Cet appel a trouvé un soutien de la part de l’extrême droite italienne afin de limiter le flux d’immigrants africains vers les côtes italiennes, et de transférer cette responsabilité aux autorités tunisiennes dans le rôle de gendarmerie protégeant les frontières européennes, comme exprimé par le président Qais Al-Saeed le soir même. Toutefois, la grande question que cet accord soulève, est de savoir si la Tunisie à la capacité de recevoir sur son territoire tous les immigrés qui seront rejetés par les instances européennes. Autrement, les fragiles capacités de la Tunisie devant ce contre flux, entraineraient une nouvelle détérioration de la stabilité et des conditions socio-économiques du citoyen tunisien. .

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