Le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, a déclaré, jeudi soir à Salé, à l’occasion d’une rencontre-débat avec les journalistes, initiée par la Fondation Lafqui Titouani, que la décision de libéralisation du prix des carburants précédemment prise par le gouvernement d’Abdelilah Benkirane aurait dû répondre à un ensemble de conditions, déclarant : « Il n’était pas concevable que le gouvernement de cette époque, d’opter pour cette politique de libération et de laisser les Marocains se faire dévorer par un groupe d’entreprises !! » ne manquant pas de faire référence « aux profits scandaleux » que les compagnies pétrolières ont accumulés à la suite de cette libéralisation.
Le ministre invité de la Fondation Lafqui de Tétouan, a soutenu que « la libéralisation des prix des carburants était précipitée et ne reposait pas sur des fondements qui tiennent la route, ce qui a anéanti les Marocains ». Concernant la possibilité de remédier à cette décision, le porte-parole officiel du gouvernement a déclaré » je suis un homme réaliste qui a des problèmes à gérer, avec les politiques publiques et les moyens dont dispose l’État ». Et à Baitas de poursuivre « Aujourd’hui, nous devons prendre conscience de la situation des Marocains. Ceux qui n’ont pas les ressources, l’Etat doit les aider, et ceux qui en ont se doivent de supporter la crise ». Nous devons nous résoudre à cela. Comment ? A travers une connaissance minutieuse et accrue du tissu social des citoyens marocains.
L’homme politique a expliqué qu’il y a des « Marocains qui ne sont pas concernés par les répercussions de la crise des prix ni par le débat social qu’elle suscite », faisant référence aux catégories sociales élevées de la société marocaine, avant de revenir sur ses impératifs face à cette crise, « Nous voulons une société dans laquelle les hommes d’affaires, les salariés et les professionnels sont omniprésents, mais ces populations affectées devraient être identifiées et soutenues à l’avenir « . Baitas a souligné que « le gouvernement est responsable des ressources de l’État, qu’il doit en disposer de manière rationnelle et « allouer l’argent aux méritants ». De plus, le gouvernement d’Abdelilah Benkirane avait pris la décision de libéraliser les prix du carburant et de reconsidérer le fonds de compensation.
Au moment de prendre la décision de lever les subventions de l’État au secteur des carburants, le gouvernement de Benkirane s’est efforcé d’apporter un soutien au profit de la classe pauvre, et d’engager un ensemble de réformes, au premier rang desquelles l’adoption d’un système d’indexation, qui lie le prix du pétrole sur le marché mondial au prix de la consommation sur le marché national. Hassan Daoudi, l’ancien ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires publiques et de la Gouvernance, a confirmé dans de précédentes déclarations liées à ce dossier que l’option de plafonnement des prix du carburant au Maroc est devenue une nécessité, sans jamais être traduite en décision.