Leila Benali prétend que les compagnies pétrolières enregistrent des grosses pertes

14 avril 2022 - 13:54

Face à la polémique sur l’augmentation des profits des sociétés pétrolières, la ministre de la Transition énergétique, Leïla Benali, a surpris hier les membres de la commission des infrastructures à la Chambre des représentants  en déclarant que « les marges de vente de carburant sont aujourd’hui négatives », ce qui signifie, selon à elle, que les compagnies pétrolières enregistrent des grosses pertes.

Sans s’expliquer suffisamment, elle a déclaré : « Je ne peux pas vous révéler le nom des compagnies qui enregistrent des pertes à la vente, car c’est une des missions du Conseil de la concurrence. Elle a expliqué, au grand étonnement de l’assistance : « Je ne peux pas donner de détails sur le sujet, mais je ne fais que vous présentez l’équation de la vente après la libération des prix.

Lors de la réunion parlementaire, qui était consacrée pour discuter des questions liées au secteur de l’énergie, Benali a indiqué qu’après la libéralisation totale des prix des carburants, le contrôle des prix est devenu la compétence du Conseil de la concurrence, mais « le ministère est également responsable, donc il a commencé à lutter l’opacité dans le secteur des carburants.

La déclaration du ministre Benali est intervenue au moment où une commission parlementaire avait conclu que les sociétés pétrolières avaient réalisé le double des bénéfices, et que des analyses d’experts ont montré que ces sociétés avaient doublé leurs bénéfices après la libération du secteur.

Benali a exprimé ses inquiétudes concernant les prix de l’essence, déclarant : « Je crains l’impact indirect de la hausse des prix sur le pouvoir d’achat des citoyens, ce qui réduira directement les opportunités d’emploi ».

D’autre part, la ministre a souligné  que « quand on voit les bonnes pratiques de gestion des fluctuations de prix dans les pays qui ont libéralisé les prix, et les recommandations des organisations internationales, vous constaterez qu’il existe un certain nombre de bonnes pratiques qui sont censées être mis en œuvre après la libéralisation des prix, qu’elle a résumé en 6 recommandations :

Il s’agit « d’adopter un plan global de réforme de l’économie et de l’accompagnement social avec des objectifs clairs à long terme, en tenant compte de l’impact de ces réformes et en adoptant une approche participative », avec une large communication basée sur la transparence, ainsi que « la levée progressive des subventions sur les matières pétrolières, pour que l’économie locale puisse s’adapter à la nouvelle donne. »

La ministre a également évoqué la nécessité « d’adopter des programmes d’efficacité énergétique afin de rationaliser la demande », « de cibler les aides afin de protéger les classes nécessiteuses ainsi que les activités économiques vulnérables », et enfin de « consolider le rôle des institutions compétentes afin d’établir les conditions d’une concurrence loyale dans le secteur ».

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