Gestion de l’eau: voici la situation dans chacun des cinq grands projets de dessalement au Maroc

12 août 2022 - 16:52

Le dessalement de l’eau de mer n’est plus un choix mais une nécessité, face à la situation critique que connait le Maroc au niveau des ressources  hydrique, cinq grands projets sont lancés actuellement au Maroc  au niveau du Grand Casablanca, le Grand Agadir, l’Oriental, Laâyoune et Dakhla. Alyaoum24 fait le point sur l’avancement de chaque projet.

Casablanca: Un projet grandiose sans précédents en Afrique

La station sera la plus importante au niveau du continent africain. Mais il faudra encore patienter, car  l’ouverture des plis des appels d’offres aura lieu prochainement, le processus de sélection s’achèvera avec la signature du contrat prévu  au cours du premier semestre de l’année prochaine.

Le démarrage des travaux, est prévu pour le mois de juin 2023, alors que la mise en service de la première phase du projet est attendue pour juin 2026, une seconde phase sera lancer à partir de 2030.

Six Groupement d’entreprises espèrent remporter  ce marché  qui a été initié par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE-Branche eau) le 21 mars dernier, il s’agit de l’espagnol Abengoa avec le français Engie, du japonais Mitsui, du chinois CCCC, du marocain Nareva (avec Suez) ou encore de l’espagnol Acciona. Notons qu’Abengoa est déjà en charge de l’usine de dessalement d’Agadir.

Le mégaprojet d’usine de dessalement de l’eau de mer de Casablanca a une capacité de 548.000 m3 par jour (200 millions de m3 par an) extensible à 822.000 m3 par jour d’eau traitée (300 millions de m3 par an), y compris les travaux maritimes de prise d’eau de mer et de rejet, ainsi que son alimentation électrique essentiellement par des sources d’énergie renouvelable. Il doit également fournir de l’eau dessalée pour l’irrigation d’un périmètre de 5.000 hectares.

L’aire concernée par le projet est répartie en trois zones géographiques avec une population estimée à environ 6,7 millions d’habitants en 2020: le Grand Casablanca, Berrechid-Settat et El Jadida-Azemmour. L’emplacement choisi pour la future plateforme se situe au sud de Casablanca, près du Bir Jdid, sur un terrain de 50 hectares.

Agadir: une station opérationnelle avec un grand avenir

Cette structure est le résultat d’un partenariat public-privé (PPP) associant le ministère de l’Agriculture, l’ONEE, l’Office régional de mise en valeur agricole (ORMVA) du Souss-Massa, la société Abengoa et des opérateurs agricoles privés. Le coût global du projet est de 4,4 milliards de dirhams.

En service depuis janvier 2022, l’usine de dessalement de l’eau de mer d’Agadir, dans la région de Chtouka-Aït Baha, va atteindre de façon progressive son niveau le plus élevé.

La station représente une structure avec une importance primordiale au niveau national, africain, mais aussi au niveau  du pourtour méditerranéen, qui permettra de répondre d’une façon durable aux besoins en eau, que ce soit  pour la population de cette région ou pour les agriculteurs du bassin Souss-Massa.

La  première phase du projet va garantir quelque 275.000 m3 d’eau dessalinisée par jour, une capacité qui augmentera à 140 millions de m3 par an, une fois l’extension de l’actuelle plateforme réalisée.

Toute la ville d’Agadir et sa région  qui compte environ une population de 1,6 million d’habitants  seront desservies en eau potable grâce à  cette station.

Le projet va permettre également de couvrir  les besoins en irrigation de 1.200 exploitations agricoles totalisant 15.000 hectares et situées dans le plus grand bassin de culture des primeurs au Royaume.

Aujourd’hui, la station produit 110.000 m3 par jour et ce sont près de 100 exploitations agricoles qui bénéficient actuellement d’eau d’irrigation.

Oriental: Faire face à un important déficit  hydrique

 

Le projet est encore en phase de l’étude de faisabilité et de mise en œuvre, le marché a été remporté par le consortium CID-Agroconcept-Medsurvey  suite à un appel d’offres lancé le 12 mai dernier.

Avec une capacité 100 millions qui sera doublé  à 200 millions de m3, la future station verra le jour à Nador.

Le projet est le fruit d’une convention entre le ministère de l’Equipement et de l’Eau, et le Conseil de la région de l’Oriental. Celle-ci porte sur un programme auquel un budget de plus de 1,3 milliard de dirhams a été alloué.

Cette station a une grande importance pour la région de l’Oriental, qui souffre des conséquences d’un important déficit hydrique, cette station aura pour objectif de renforcer les ressources en eau du bassin de la Moulouya, et ceci dans le but  de sécuriser l’approvisionnement en eau potable des villes de Nador, d’Oujda, de Berkane, de Taourirt, ou encore de Saïdia. La station va permettre la satisfaction de certains besoins en eau d’irrigation dans les zones agricoles du bassin de la Moulouya.

Laâyoune: Renforcement des infrastructures déjà existantes

Avec une enveloppe budgétaire de 670 millions de dirhams, la nouvelle station  aura une capacité de production de 26.000 m3/jour, qui viendront renforcer les 26.000 m3/j de la première station déjà opérationnelle  et aux 10.000 m3/j d’eaux souterraines, soit une capacité de production de 62.000 m3/j.

Cette nouvelle plateforme, sera une extension de la première, et va permettre de garantir  les besoins en eau potable de tous les habitants de Laâyoune et de ses régions. Sa mise en service est prévue très prochainement.

Dakhla: un défi non pas double, mais triple

La station de dessalement de Dakhla est construite sur une plateforme alimentée  par une énergie propre qui sera exclusivement dédié à l’agriculture en plein milieu du désert.

Un mémorandum d’entente et des conventions de partenariat ont été signés entre les secteurs public et privé pour permettre la construction  d’une station de dessalement d’eau de mer et d’un parc éolien en juin dernier.

Cette structure va garantir  l’approvisionnement en eau d’irrigation pour environs  5.000 hectares, ainsi qu’en eau potable pour la ville de Dakhla et ses environs (Bir Anzarane et le nouveau port Atlantique de Dakhla).

La  plateforme utilisera singulièrement de l’énergie propre, et un parc éolien sera développé afin  répondre aux besoins en énergie électrique de l’unité de dessalement.

La capacité de production d’eau dessalée est estimée à 37 millions de m3 par an, avec un coût estimé à environ 2 milliards de dirhams.

Les travaux de construction devraient bientôt commencer, la station de dessalement et le parc éolien doivent  être opérationnels dans un délai de 30 mois à partir de la date de signature du mémorandum.

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