Le Bulletin Officiel a publié dans son édition du 3 août un avis important du Conseil Economique et Sociale et Environnemental (CESC) sur le phénomène des fausses informations (fake news) au Maroc.
Cet avis, émis le cadre d’une auto-saisine, n’est pas nouveau. Il remonte au 22 décembre 2022 mais sa publication aujourd’hui reste d’actualité et nous renseigne sur ce phénomène en continuelle propagation au Maroc et à travers le monde « exacerbé par l’usage, de plus en plus généralisé, des smartphones et des réseaux sociaux».
Intitulé « les fake news, de la désinformation à l’accès à une information avérée et disponible », l’avis met en garde contre les effets néfastes de ce phénomène « pouvant impacter à la fois les individus, les organisations et la société en général».
Le CESC estime que plusieurs « dysfonctionnement favorisent la propagation des fausses informations au Maroc tels que « le manque de diffusion systématique des données officielles de certaines administrations, l’insuffisance des ressources humaines et matérielles à même de permettre de lutter efficacement contre la propagation des fake news, le manque de plateformes de « fact-checking » performantes et capables d’assurer une meilleure vérification des faits, à l’exception de quelques initiatives isolées ».
Des chiffres révélateurs ont été recensés dans le diagnostic du Conseil. En 2020, plus de 98 % de marocains avaient une application Facebook sur leur portable. Durant la pandémie Covid 19, le phénomène de « l’infodémie » avait pris une ampleur alarmante. Les réseaux sociaux avaient, ainsi, permis la diffusion de 20 à 25 fausses informations par jour. De 2019 à 2022, les tribunaux ont pu traité 226 dossiers relatifs aux fausses informations (atteinte à l’ordre public, incitation à la haine ou à la discrimination…etc).
Le CESC recommande de mettre en œuvre de plusieurs mesures notamment : l’effectivité du droit d’accès à l’information publique, la mise en place d’une plateforme numérique publique de vérification des informations officielles et la subvention des sites de « fact-checking » à travers des fonds indépendants.