Dans des détails exclusifs liés au scandale de « l’argent contre des bonnes notes » qui a une nouvelle fois secoué la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Settat, et dont les héros sont un employé et un médiateur, l’enquête est toujours en cours après avoir arrêté les personnes impliquées dans l’affaire, avec notamment trois étudiants.
Le prévenu principal, qui est l’employé chargé d’intégrer les notes au niveau du système informatique à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Settat a déclaré lors de son audition par la police judiciaire que la falsification s’est produite dans des circonstances qu’il ignorait, bien que ce soit lui qui ait intégré ces notes falsifiés au niveau du système d’information.
L’intéressé a ajouté, selon des sources d’Alyaoum 24 qu’il n’est pas exclu qu’il ait commis ces actes de bonne foi, suite au souhait de certains professeurs encadrants ; Bien que les notes sont normalement modifiées par les professeurs, après des procédures pédagogiques spécifiques.
Le principal accusé a évoqué la possibilité que la falsification soit également l’ouvre de certains étudiants auxquelles l’administration de l’université avait recours pendant les périodes chargées et qui, selon lui, avaient exploité son mot de passe dans la fraude.
Quant au deuxième accusé, qui est un ancien étudiant il est considéré comme un intermédiaire entre l’accusé principal et les étudiants désireux de falsifier leurs notes d’examen. Il précise que tout en poursuivant ses études en master à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Settat pour les saisons académiques 2017 et 2018, il avait intégré le Service des Affaires Étudiantes en tant que stagiaire pour se voir confier les tâches de la mise en ligne des notes.
Les accusations portées contre lui par trois étudiants, dont il a été prouvé par les enquêtes qu’ils avaient effectué des transferts d’argent à son profit en échange de la falsification de leurs notes d’examens après qu’il ait fait office de médiateur auprès du principal accusé qui supervise la mise en ligne des points dans le système informatique de l’université, il a déclaré que ces transferts d’argent qui ont été faits à son profit ne sont rien d’autre que le prix de la vente d’un projet de fin d’études pour l’obtention de la licence.
Concernant les transferts d’argent qui ont été effectués à son profit par de nombreux étudiants de la Faculté, dont le nombre dépassait 182 étudiants, ainsi que des saisies qui ont été constatées en sa possession, l’intéressé a reconnu être actif dans la vente de recherches de projets de fin d’études pour l’obtention de la licence PFE aux étudiants de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Settat en échange d’une somme d’argent de 1500 dirhams, soit 300 dirhams par étudiant, si le projet concerne cinq étudiants.
Concernant comment il préparait les projets de fin d’études dans le cycle de la licence, il a déclaré qu’il s’appuyait sur sa bibliothèque, qui comprend de nombreuses références et archives de recherches antérieures, et après avoir travaillé sur la recherche avec l’inclusion d’un mot de dédicace aux parents et d’un mot en remerciement, il se charge lui-même de la placer dans les bureaux des professeurs encadrants.
Rappelons que l’employé chargé d’intégrer les notes dans le système informatique à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Settat, principal accusé dans le dossier » argent contre bonnes notes », et son médiateur, l’ancien étudiant, vont comparaitre à nouveau devant le juge d’instruction de la cour d’appel de Settat le 19 avril, en état d’arrestation après que le président de la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Settat ait refusé de leur accorder la liberté provisoire.
Ce scandale a été l’un des motifs de relever Khadija El Safi, présidente de l’Université Hassan I de Settat, de ses fonctions, par une décision du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, hier samedi.