La tomate espagnole souffre de la forte concurrence marocaine

04 juillet 2025 - 09:17

Le secteur espagnol de la tomate traverse une crise profonde. Selon la Fédération espagnole des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (FEPEX), la production nationale destinée à la consommation fraîche a chuté de 31% en dix ans, passant de plus de 2,3 millions de tonnes en 2014 à moins de 1,65 million en 2024. Les exportations ont, elles, baissé de 25%, tandis que les importations depuis le Maroc ont bondi de 269%, passant de 18.000 à plus de 66.000 tonnes sur la même période.

Réunis cette semaine avec des eurodéputés à Bruxelles, les responsables de FEPEX, COEXPHAL et EUCOFEL ont dénoncé l’échec du système européen de prix d’entrée censé protéger la production communautaire face à la concurrence marocaine. Ils demandent une réforme urgente, incluant des tarifs différenciés selon les types de tomates importées et l’application de la clause de sauvegarde en cas de préjudice grave pour les producteurs européens.

Autre sujet évoqué : l’expansion des serres dans les provinces du Sud marocain, d’où partent désormais d’importantes exportations de tomates vers l’Europe. Selon FEPEX, cette dynamique menace directement la production espagnole, notamment en Andalousie, ainsi que la production française. Les représentants du secteur ont rappelé aux eurodéputés deux décisions de la Cour de Justice de l’Union Européenne (4 octobre 2024) : la première conteste l’application des préférences douanières aux produits agricoles originaires de cette région marocaine ; la seconde impose d’indiquer clairement le pays d’origine des produits exportés depuis ces provinces. FEPEX estime que ces décisions devraient être mises en œuvre strictement pour garantir une concurrence loyale.

Pour FEPEX, ces jugements doivent être appliqués strictement afin de garantir une concurrence loyale et la survie d’un secteur stratégique pour l’agriculture espagnole. Cependant, il est essentiel de rappeler que le Maroc exerce pleinement sa souveraineté sur ses provinces du Sud, et qu’il est légitime qu’il développe et exporte ses productions agricoles depuis ses propres terres. La dynamique des exportations de tomates depuis ces régions reflète non seulement le droit du Maroc à valoriser son potentiel agricole national, mais aussi sa contribution importante à la sécurité alimentaire régionale et européenne.

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