Selon le journal espagnol La Razón, la viande bovine espagnole perd du terrain au Maroc face à la concurrence brésilienne. Le prix du kilo de viande espagnole et locale atteint entre 85 et 90 dirhams (environ 8,50 euros), tandis que la viande importée du Brésil reste plus abordable, entre 70 et 75 dirhams. Pour les importateurs marocains, la différence est décisive.
Selon des sources industrielles, un importateur marocain prévoit de recevoir la semaine prochaine un lot de 1.300 veaux en provenance d’Espagne, malgré la flambée des prix européens. D’autres opérateurs envisagent des importations similaires pour répondre à la demande nationale, notamment pendant la saison estivale.
L’été marocain coïncide avec la période des mariages, des célébrations familiales et l’arrivée de touristes ainsi que des Marocains résidant à l’étranger. Plus de 30.000 têtes de bétail devraient être importées pour couvrir cette hausse de consommation.
Cependant, la dynamique du marché change rapidement. Les importations depuis l’Europe ralentissent, voire s’arrêtent, à cause de l’augmentation des coûts. Le Brésil, quant à lui, s’impose comme un fournisseur alternatif réaliste pour le Maroc, qui a importé plus de 14.000 têtes de bétail brésilien en mai, pour une valeur dépassant les 16 millions de dollars, selon la consultora agricole Scott Consultoria.
Cette tendance révèle deux réalités. D’une part, l’affaiblissement du pouvoir d’achat marocain pousse les importateurs vers des options moins coûteuses. D’autre part, elle souligne la réorganisation mondiale des flux alimentaires, où l’Amérique Latine renforce sa place comme acteur incontournable.
Les prochaines semaines seront décisives. Les acteurs du secteur devront revoir leurs stratégies d’approvisionnement, alors que le marché marocain bascule lentement de l’Europe vers l’Amérique du Sud.