Le Maroc s’est imposé en 2024 comme la première puissance manufacturière et commerciale du câble coaxial isolé en Afrique, selon les données de la plateforme IndexBox. Avec 24 000 tonnes produites, il dépasse l’Égypte et le Kenya et confirme une progression annuelle moyenne de 10,1 % depuis 2013. À l’export, le pays a expédié 29 000 tonnes, représentant 75 % des ventes africaines de ce produit, pour une valeur de 751 millions de dollars, soit 7,36 milliards de dirhams. En parallèle, les importations ont atteint 16 000 tonnes, soit la moitié de la valeur des importations africaines dans ce segment.
Cette double position d’exportateur et d’importateur s’explique par une stratégie industrielle fondée sur l’assemblage, la spécialisation et la réexportation. Les composants importés, souvent plus techniques ou de meilleure qualité, sont intégrés dans des chaînes de transformation locales avant d’être vendus à l’étranger. Le Maroc importe à des prix élevés (16 638 $/tonne) et exporte à des tarifs compétitifs (25 900 $/tonne), renforçant sa compétitivité régionale. À titre de comparaison, seule l’Égypte affiche un prix unitaire supérieur à l’exportation.
Selon IndexBox, cette performance repose sur une croissance annuelle des exportations marocaines de 66,3 % entre 2013 et 2024, portée par un redéploiement industriel actif. Le pays devance de loin ses voisins et s’impose comme le principal acteur du continent. En Afrique, les exportations totales de câbles coaxiaux ont atteint 39 000 tonnes en 2024, avec une valeur cumulée de 1,1 milliard de dollars. Le Maroc en représente à lui seul près de 70 %.
Les projections pour 2035 confirment cette tendance. La consommation africaine pourrait atteindre 119 000 tonnes, avec un marché en valeur estimé à 1,9 milliard de dollars. Si le rythme actuel se maintient, le Maroc est en position de conserver sa domination sur un secteur appelé à croître.
L’exemple du câble coaxial montre comment une stratégie d’intégration industrielle, adossée à des infrastructures logistiques efficaces, peut transformer un secteur de niche en levier d’influence économique. Pour Rabat, c’est aussi une manière d’élargir son rôle sur le marché africain sans dépendre exclusivement des filières traditionnelles comme l’agroalimentaire ou le textile.