Annalena Baerbock défie Washington pour la voix palestinienne à l’ONU

18 septembre 2025 - 13:12

La nouvelle présidente de l’Assemblée générale des Nations unies, Annalena Baerbock, a indiqué dans une interview à l’agence EFE qu’elle préparait des “options alternatives” pour assurer la participation palestinienne, après le refus des États-Unis d’accorder des visas aux dirigeants de Ramallah. L’ancienne ministre allemande des Affaires étrangères veut garantir, d’une manière ou d’une autre, la présence du président Mahmoud Abbas.

Cette initiative survient dans un contexte de blocage récurrent. En tant que pays hôte, Washington invoque des arguments de sécurité pour refuser l’entrée des responsables palestiniens, une attitude que plusieurs délégations jugent contraire à l’esprit même du multilatéralisme. Le fait que ce soit une dirigeante allemande qui ouvre la voie à des solutions de contournement revêt une dimension particulière, car Berlin a toujours été considéré comme l’un des soutiens les plus constants d’Israël en Europe.

Pour le public maghrébin, cette nouvelle illustre la tension croissante entre une ONU fragilisée par le veto américain et une volonté d’autres États de défendre la représentativité palestinienne. Le Maroc, comme d’autres pays arabes, suit de près ces évolutions qui mettent en lumière la bataille symbolique autour de la légitimité internationale de la cause palestinienne.

Les “options alternatives” évoquées par Baerbock —participation indirecte, interventions virtuelles, reconnaissance protocolaire renforcée— peuvent sembler modestes, mais elles traduisent un effort de sauvegarde du rôle de l’Assemblée générale. Il s’agit moins d’une solution technique que d’un signal politique : l’ONU ne peut accepter que l’une de ses parties soit réduite au silence par le pays hôte.

Si cette orientation se confirme, elle marquera un tournant discret mais significatif, car elle rappellera que la question palestinienne conserve une place à l’agenda international même face à la volonté de marginalisation. Pour Baerbock, c’est aussi un moyen de montrer que l’Allemagne, à la tête de l’Assemblée générale, peut assumer une position plus indépendante et renforcer le poids symbolique du multilatéralisme.

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