Plan d’autonomie: seule issue réaliste selon Coordenadas

15 juin 2025 - 13:01

L’Institut Coordenadas de Gobernanza y Economía Aplicada, un centre d’analyse indépendant basé à Madrid, estime que le conflit du Sahara se rapproche d’un règlement décisif sous l’impulsion des États-Unis. Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2025 a ravivé la dynamique enclenchée durant son premier mandat, lorsque Washington avait reconnu la souveraineté du Maroc sur ce territoire.

Selon le rapport publié le 11 juin, l’administration Trump s’oriente désormais vers une stratégie d’accélération, misant sur une résolution politique fondée sur la proposition d’autonomie présentée par Rabat. « La position des États-Unis est claire et constante: la proposition d’autonomie présentée par Rabat constitue la seule base viable pour une solution politique durable », affirme l’analyse. Le secrétaire d’État Marco Rubio a lui-même réaffirmé cet appui, qualifiant le soutien américain de « inébranlable ».

Dans cette perspective, Washington accentue la pression diplomatique sur Alger et sur le Front Polisario, avec un message clair : la voie de l’autonomie sous souveraineté marocaine est la seule piste acceptable. Le rapport indique que « la suspension de la contribution financière à la MINURSO n’est pas exclue par l’administration américaine, qui souhaite accélérer le dénouement du conflit ». Il s’agirait d’un signal fort adressé aux acteurs qui freinent la résolution politique.

Mais la stratégie américaine ne se limite pas aux menaces. Elle inclut aussi une offre faite à l’Algérie : une intégration plus poussée aux circuits économiques occidentaux, notamment à travers des investissements accrus dans le secteur énergétique et l’accès à des technologies de pointe. Cependant, cette ouverture reste conditionnée à un repositionnement sur le dossier saharien. Faute de quoi, prévient l’Institut, « un refus persistant de coopérer entraînerait l’isolement progressif du régime algérien et l’exposition à des mesures restrictives ciblées, notamment dans le domaine énergétique et financier ».

Au-delà du Sahara, le Maroc est perçu par la Maison-Blanche comme un partenaire stratégique pour la stabilisation du Sahel et comme un allié clé face à la montée en puissance de la Chine en Afrique. Une résolution du conflit renforcerait le rôle régional du royaume, tout en garantissant un meilleur accès aux ressources critiques telles que l’uranium, les terres rares ou les hydrocarbures. Elle permettrait aussi de sécuriser les chaînes d’approvisionnement mondiales, dans un contexte géopolitique marqué par la rivalité des grandes puissances.

L’année 2025, qui marque le cinquantenaire de la Marche Verte, pourrait ainsi constituer un moment charnière. Pour l’Institut Coordenadas, les conditions sont réunies pour avancer vers une solution définitive. Encore faut-il que les acteurs régionaux saisissent cette opportunité. L’Union européenne, quant à elle, est appelée à clarifier sa position afin de ne pas rester en marge d’un processus stratégique majeur au Maghreb et en Afrique.

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